Abououoba

Abououoba

YAGMA : Des autochtones réclament leurs parcelles

YAGMA : Des autochtones réclament leurs parcelles

jeudi 13 octobre 2011


Des habitants de Yagma, plus précisément, des autochtones, ont tenu une assemblée générale le mercredi 12 octobre 2011, à la maternité de Pazani. Assisté par l’association Namanagbzanga, la population a voulu, par cette rencontre, montrer son indignation quant à la gestion des parcelles. Selon elle, après le sinistre du 1er septembre 2009, le gouvernement lui avait retiré 1000 ha pour reloger les sinistrés. Le premier ministre de l’époque, Tertius Zongo, pour dédommager les autochtones, leur a remis 1500 parcelles. C’est la gestion de ces parcelles qui pose problème

 

"Nous avons convoqué l’assemblée générale ce matin pour vous faire part de la situation actuelle de la gestion des 1500 parcelles qui nous ont été offertes par le premier ministre à l’issue du sinistre du 1er septembre. Depuis le don des parcelles, les autorités nous jouent comme un ballon. Quand nous nous rendons chez le maire de Sig-Noghin, il nous fait savoir que c’est le ministère de l’habitat et de l’Urbanisme qui doit nous donner les parcelles. Ledit ministère à son tour, nous ramène à la mairie, arguant que les parcelles ont été remises à cette structure. Nous avons tout fait sans solution. C’est pourquoi nous vous avons réunis ce matin pour vous expliquer la situation pour qu’ensemble nous puissions voir comment trouver d’autres moyens de lutte".

C’est en ces termes que le Larweoghin Naaba de Yagma s’est adressé à ses sujets le mercredi 12 octobre 2011, au cours d’une assemblée générale tenue à Pazani, un des quartiers de Yagma. Pour être plus clair, il explique que pendant les inondations du 1er septembre 2009, le gouvernement a retiré 1000 ha des autochtones de Yagma pour reloger les sinistrés. Des hectares qui servaient de champs pour la population. "Pour compenser cela, le premier ministre de l’époque, Tertius Zongo, a offert 1500 parcelles aux autochtones de Yagma. 895 personnes avaient été recensées pour 1500 parcelles. A l’heure où je vous parle il n’y a même pas 500 attributaires. Pourtant on nous fait comprendre qu’il n ’y a plus de parcelles. Où sont passées ces parcelles ?" renchérit-il.

Ce qui est écoeurant, a-t-il ajouté, c’est que des maires à Ouagadougou, ont reçu chacun 15 parcelles, alors que tous les autochtones ne sont pas encore attribitaires. Il fait savoir que lui-même a reçu 3 parcelles mais ne peut pas rester indifférent aux cris de ses sujets car "c’est l’avenir des générations futures qui est en jeu". "On nous fait la force. Quand je me suis opposé à leur façon d’attribuer les parcelles, ils m’ont envoyé à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou où j’ai fait 4 mois" ; s’est exprimé Sourwemba Paul, un des indignés. Il explique en effet, que lorsque les agents attributeurs de parcelles arrivent dans une concession de cinq personnes par exemple, ils attribuent à trois personnes et disent aux autres d’attendre le second tour.

Un second tour qui n’aura jamais lieu, selon lui. Et à un autre de faire comprendre à l’assemblée que le maire de Sig-Noghin n’a pas trouvé mieux que de leur dire, au cours d’une de leur rencontre, qu’ils le fatiguent avec leur histoire de parcelles. Selon le président de l’association Namanagbzanga, Mathurin Nikièma, qui suit l’affaire depuis le début, cette situation est inadmissible. Il a donc réaffirmé le soutien de son association aux indignés et leur a promis d’écrire au premier ministre pour qu’une solution soit trouvée à ce problème. Face à cette situation, les protestataires ont décidé d’écrire au ministre de l’habitat et de l’Urbanisme avec ampliation au premier ministre, au ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, au maire central pour réclamer leurs parcelles.

Yannick SANKARA

Le Pays



13/10/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 3 autres membres