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Publicité locale sur chaîne mondiale : Marketing 1/20 - snobisme 19/20

Publicité locale sur chaîne mondiale : Marketing 1/20 - snobisme 19/20

vendredi 7 octobre 2011






Un phénomène aberrant est en train de s’emparer de nos entreprises nationales et risque de donner lieu, si l’on n’y prend garde, à une folle et vaine surenchère : après Airtel qui fait la promotion d’un jeu sur RFI, c’est Watam Kaizer qui décide de vendre ses motos sur la chaîne mondiale.

Quand l’on sait que 30 secondes de pub sur RFI coûtent environ mille euros, on peut se demander ce qui pousse nos responsables de société dont le marché est à l’échelle nationale, à faire de la publicité dont la cible est locale ou nationale sur une radio internationale ? Assurément, c’est une situation à la fois cocasse et pitoyable, en ce sens qu’elle met à nu la turpitude de chefs d’entreprises qu’on croyait aguerris dans la gestion de leurs ressources financières, incapables de comprendre les règles basiques du marketing et de la gestion financière.

La bonne gouvernance devrait s’appliquer à ce que nous voyons aussi au secteur privé qui a encore du chemin à faire. En effet, le drame, c’est que ces mêmes sociétés sont prêtes à jurer sur leurs père et mère pour obtenir un tarif forfaitaire pour la diffusion de spots sur les chaînes locales et nationales ; elles sont capables de sponsoriser un événement qui ne rassemble pas plus de 5 000 personnes pour une valeur d’une trentaine de millions. Qu’une radio propose un contrat annuel intégral de trente millions pour une communication illimitée, elles vont invoquer des questions de budget.

Cette affaire, aujourd’hui, nous rassure qu’il y a assez d’argent pour la publicité dans les sociétés privées pour payer des tarifs respectables dans la presse privée nationale et c’est une bonne nouvelle pour les radios, télés et journaux qui emploient sur le territoire national, plus de trois mille personnes. Ce n’est pas parce que les textes conventionnels l’autorisent qu’il faudra permettre ce genre de choses qui ne peuvent finir que par la sclérose des radios et télés privées à qui on veut faire appliquer une convention collective sans leur garantir ce qui leur revient de droit, au plan national : la publicité locale, la publicité institutionnelle.

Nous osons espérer que cet écrit fera revenir à la raison, nos chers partenaires et interpeller les autorités sur leurs responsabilités. Une économie nationale prospère se fonde sur une distribution judicieuse et rationnelle de la richesse nationale, en l’occurrence la publicité locale, nationale et institutionnelle devrait aller en priorité aux milliers de petites sociétés qui sont inscrites au registre de commerce, qui paient des impôts au Trésor public et qui emploient des hommes et des femmes du pays et qui produisent une bonne part de cette richesse.

Pour l’UNALFA
Le Président

Charlemagne ABISSI

Sidwaya



11/10/2011
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