Abououoba

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Présidentielle 2005: L’argent du pouvoir déchire certaines coalitions

Le mercredi 23 mars dernier, le Comité directeur national (CDN) de l’OBU s’est réuni à son siège pour désigner le candidat unique qui doit représenter la coalition à la présidentielle de 2005. Ce jour-là, chacun des cinq partis qui composent l’OBU que sont : le PAREN de Laurent Bado, le PSU de Benoît Lompo, la CNDP d’Alfred Kaboré, le PDN de Bakary Koné et le MPS/PF de Emile Paré, étaient présents avec chacun, ses 9 représentants. Lorsque la coalition a voulu désigner le Dr Paré comme son candidat à l’élection présidentielle, les 9 représentants du PAREN se sont opposés. Pour eux, c’est la candidature de Laurent Bado qui sera le bon choix. Les raisons avancées, sont que Bado a plus d’argent que Paré, il peut apporter les 10% du budget de la campagne que la coalition évalue à 500 millions, donc 50 millions, il est député à l’Assemblée nationale, il est plus populaire que Paré et il a la jeunesse avec lui. Malgré tout, ces arguments ont été battus en brèche par le nombre de voix qui s’est dégagé favorablement pour la candidature du Dr Paré. Or, selon certaines sources bien informées, c’est encore le parti au pouvoir qui est à l’origine de la zizanie au sein de cette coalition. Blaise Compaoré, malgré les nombreux soutiens, des « amis », des « tanties », des « tontons » et autres jeunes sans oublier son parti qui est majoritaire au parlement et les partis qui grenouillent autour de sa candidature, ne serait dès le premier tour pas certain de remporter la présidentielle de 2005 toujours. L’homme serait entrain de préparer sa réélection au second tour. Il est donc conscient que ses nombreux soutiens, financés à coups de millions, ne sont pas sincères. Il faut encore grignoter dans l’opposition. Les raisons des divergences nées de la candidature d’Emile Paré tirent leur source dans cette stratégie de diviser toujours une opposition prête à bondir sur les « feuilles ». Des sources très proches de l’Assemblée nationale indiquent que deux députés de l’OBU sont passés à la caisse, chez le président de l’Assemblée nationale et président du CDP.

Rejet de la candidature de Blaise Compaoré

Comme conditions d’octroi de cette somme : il faut œuvrer de manière à présenter deux candidats de cette coalition à l’élection présidentielle et prévoir qu’en cas d’un second tour, le candidat qui aura ainsi été aidé par le parti au pouvoir, reporte ses voix sur le candidat de la majorité. Au Burkina Faso, une chose qui sera difficile à obtenir sera le report des voix. Parmi tous ceux qui sont actuellement dans l’opposition, ils sont nombreux ceux qui ne veulent pas du candidat virtuel de la majorité au pouvoir pour plusieurs raisons : d’abord sa candidature sera en violation flagrante de notre loi fondamentale qui prévoit pour chaque Burkinabè et successivement deux mandats électifs. Blaise Comparé l’a accompli depuis 1991 et son dernier mandat arrive à terme dans quelques mois. Pour cette raison, le Comité de défense de la Constitution bat depuis quelques temps le pavé à Koudougou et à Ouagadougou pour qu’on ne privilégie pas un Burkinabé par rapport aux autres. Nous sommes tous nés égaux en droit. De nombreux constitutionnalistes se sont prononcés contre la candidature de Blaise Compaoré à cette élection présidentielle, mais rien ne l’empêchera d’être candidat, surtout que la loi fondamentale n’a rien pu y faire. Ensuite, chacun des vrais opposants au régime Compaoré est de près ou de loin une victime des crimes de sang que ce pouvoir a répandu tout au long de son règne. Et les Burkinabé ne sont pas près d’oublier. C’est vrai qu’il y a eu ces derniers temps une vraie offensive tendant à divertir le peuple burkinabé sur les origines de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo.

Le report des voix ne sera pas automatique

On a encore falsifié l’histoire dans une interview parue dans L’Observateur Paalgaen février dernier. dans des journaux payants qui se distribuent pourtant gratuitement, on a ressassé de fausses analyses tendant à brouiller les pistes bien tracées par la Commission d’enquête indépendante à travers la désignation de six suspects sérieux, tous de la garde rapprochée du président Compaoré et aussi à travers l’inculpation de l’adjudant Marcel Kafando. Toute cette production de presse a été rassemblée, photocopiée et envoyée à tous les préfets du Burkina profond. Mais tout cela ne peut pas aider le candidat Blaise Compaoré. Sur l’assassinat de Norbert Zongo, les Burkinabé ont leur idée arrêtée sur les criminels et les commanditaires. C’est pour cette raison que certains préfets ont considéré cela comme une insulte à leur intelligence et nous ont fait parvenir l’information. Si donc le candidat virtuel de la majorité présidentielle ne passe pas au premier tour, il devra dire adieu au fauteuil. Les responsables des partis d’opposition qu’ils pourront avoir sous leur coupe vont certainement appeler leurs militants à reporter leurs voix sur le candidat du CDP, mais cela ne se ressentira pas dans les urnes. La différence avec les autres pays où les opposants arrivent à reporter les voix de leurs militants sur le candidat de leur choix au second tour, c’est qu’ici au Burkina, chaque vrai opposant au régime de Blaise Compaoré a un problème personnel avec le candidat du CDP. Il semble qu’au sein du parti au pouvoir, les gens perçoivent le danger, celui de perdre le pouvoir. cette informaion est même parvenue et prise au sérieux dans certaines représentations diplomatiques de notre pays. Pourront-ils arriver d’ici là à convaincre les Burkinabé qu’ils ont bien géré ce pays pendant ces deux septennats, où les municipalités ont été littéralement pillées par les maires CDP et où les différents lotissements ont été des moyens d’enrichissement pour certaines personnes proches du pouvoir ? Le soir de l’élection présidentielle nous éclairera tous sur cette question.

 

 

Liermé Somé



15/08/2011
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