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FESPACO 2013 : Gros plan sur le podium de la 23e édition

FESPACO 2013 : Gros plan sur le podium de la 23e édition

jeudi 7 mars 2013

 

Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) se déporte à Bobo-Dioulasso du 07 au 10 mars 2013, seulement cinq jours après avoir refermé ses portes dans la capitale. FESPACO/Bobo se veut une tribune de promotion des films primés à la biennale du cinéma africain. Zoom sur le podium du FESPACO 2013.

 

FESPACO 2013 : Gros plan sur le podium de la 23e édition

C’est le film Tey/Aujourd’hui d’Alain Gomis qui a remporté le prestigieux étalon de Yennenga, et l’étalon de bronze est allé à La Pirogue de Moussa Touré. Entre ces deux prouesses cinématographiques vient se glisser celle de Djamila Sahraoui, l’une des trois réalisatrices concourant dans la catégorie « long métrage ». L’occasion de revenir sur ce qui fait l’intérêt de ces films ainsi que sur le parcours de leurs metteurs en scène.

« Tey » : les dernières vingt-quatre heures de Satché

L’étalon d’or du FESPACO 2013 a été décerné au réalisateur franco-sénégalais Alain Gomis pour son film Tey/Aujourd’hui qui raconte la dernière journée de Satché, un homme qui sait qu’il va mourir. Ce dernier revient alors sur les moments-clés de son existence et rend visite à ses amis et ses parents avant de se réfugier dans les bras de sa femme et de son fils. Selon son réalisateur, cette fiction « qui aborde la peur de la mort est d’abord un film sur la vie ». Entre angoisse et nostalgie, l’atmosphère de Tey laisse une impression d’étrangeté au spectateur, d’autant plus que sa narration particulière et déroutante engendre parfois des moments de « flottements » voire d’égarements. Troisième long-métrage d’Alain Gomis – après l’Afrance en 2001 et Andalucia en 2008 -, Tey a, en plus de l’étalon d’or de Yennenga, déjà reçu plusieurs récompenses prestigieuses dont le Prix spécial du jury au Festival de Carthage (Tunisie) et le prix du « meilleur long métrage de fiction » au Festival du cinéma africain de Cordoue. En 2012, il avait aussi été primé à Milan, Seattle et Berlin.

« Yema » : L’Algérie, cette mère indigne

Comme d’autres films en lice dont Les Chevaux de Dieu de Nabil Ayouch (remportant le prix du meilleur scénario), le long métrage de la réalisatrice algérienne Djamila Sahraoui – qui a raflé l’étalon d’argent cette année - traite de l’islamisme radical. L’histoire est celle d’une mère de famille algérienne (jouée par la réalisatrice elle-même) qui, après avoir enterré son premier fils, soupçonne le second d’être un leader islamiste impliqué dans sa mort. Inquiet, ce dernier envoie l’un de ses gardes pour la surveiller. Le film de Djamila Sahraoui s’attache à dépeindre plusieurs formes de violence : la violence de l’enfermement, la violence des jeunes mais aussi la violence de l’Algérie qui, à travers l’image de la mère de famille, ne peut cacher ses lacunes en matière d’éducation. Littéraire de formation, Djamila Sahraoui obtient un diplôme en Réalisation et Montage à l’IDHEC de Paris. Ses nombreux documentaires ont été récompensés dans plusieurs festivals. Barakat, son premier long métrage sorti en 2008, est primé au FESPACO ainsi qu’en Amérique latine, à Milan et à Dubaï.

« La Pirogue » : une épopée « politique »

Après avoir fait sensation lors du dernier Festival de Cannes et dans toute l’Europe, le film du sénégalais Moussa Touré achève son tour du monde en beauté avec cette récompense africaine. Le continent noir est d’ailleurs au cœur de cette fiction dans laquelle des passagers de nationalités et cultures diverses embarquent pour un voyage naval depuis Dakar jusqu’à l’Espagne où, du moins, ils espèrent arriver. Conçu comme une sorte d’épopée moderne, ce film s’attache à dévoiler tout ce qui fait la richesse – et parfois aussi la laideur – des sentiments humains. Sur leur embarcation de fortune, les voyageurs se lient d’amitié, se déchirent et s’entraident au rythme des flots incertains qui menacent à tout moment de mettre un terme à leur entreprise. Décrit par son réalisateur comme un film « politique », La Pirogue projette une lumière crue sur la réalité des clandestins africains qui, chaque jour, meurent noyés au large des Canaries. A ce jour, Moussa Touré a réalisé une dizaine de films. En 2011, le FESPACO lui confie la présidence du jury des films documentaires.

Pierre Mareczko (stagiaire)

Lefaso.ne
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08/03/2013
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