Abououoba

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Conquérir le marché boursier

Conquérir le marché boursier

Une nouvelle culture financière s'installe de plus en plus au Burkina Faso. Il s'agit d'investir en bourse. Des burkinabè ont compris qu'investir ne se fait pas seulement dans le béton, l'import-export ou le commerce général de produits. Ils ont prouvé leur soif de diversification de leurs placements en achetant massivement les actions ONATEL, en sursouscrivant à l'offre publique de vente (OPV) des 680 000 actions à plus de 40%. Ainsi plus de 3 000 Burkinabè sont devenus actionnaires du groupe ONATEL. Désormais, l'actionnariat public détient 20% du capital de la nationale des Télécommunications, cédées en décembre 2007, à Maroc Télécom à hauteur de plus de 144 milliards. De ce sursaut, on peut dire que l'actionnariat public est en marche. De ce déclic dont ont fait montre les Burkinabè, on peut tirer la leçon qu'il est certainement la preuve que les nationaux attendaient la moindre aubaine pour percer le marché boursier. En dehors de quelques opérateurs avisés, les entrepreneurs étaient plus portés vers le bâtiment, les services, l'import-export et le commerce général. Peu d'investisseurs osaient prendre le risque d'investir en bourse. Aujourd'hui, c'est peut-être une nouvelle page qui se dessine. La nouvelle race d'entrepreneurs a, semble-t-il, compris qu'il faut aller vers là où le vent souffle. Le Burkina Faso a trop longtemps brillé par son absence ou son inexistence sur le marché boursier.
Créé en 1998, le marché financier régional était l'affaire des autres. Sur 39 sociétés cotées, il n'y a qu'une seule société burkinabè en l'occurrence le groupe ONATEL qui a été introduit en bourse le 30 avril dernier. Une entrée qui a été saluée par tous les analystes économiques comme étant la récompense d'une performance. De sa bonne résistance sur le marché boursier dépendra certainement la confiance des investisseurs nationaux. Autant cette entrée a été qualifiée de grand jour, autant les défis sont multiples. Il appartient au staff dirigeant du groupe ONATEL de poursuivre sur la voie de l'excellence et surtout, de la culture du résultat. Sa réussite pourrait inspirer d'autres introductions massives en bourse. Aux chefs d'entreprises nationaux, c'est une invite à la transparence et à la performance. Etre coté impose rigueur, transparence dans la gestion. Mais cela impose surtout au manager d'assainir le front social afin d'éviter que les troubles sociaux et autres revendications de salariés n'écornent ses performances en bourse. Car la cote en dépend fortement et les investisseurs en font un gage de leur décision d'investir ou non.

S. N. COULIBALY
cou_nad@yahoo.fr


06/05/2009
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