Abououoba

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Robert la balance fait tanguer le navire, advienne que pourra

Parti de Paris, le « djembégate » (marque déposée de Daniel Scheidemann du site d’Arrêt sur Images) fait exploser le baromètre à Dakar, Ouaga, Libreville, Brazzaville et dans une moindre mesure Abidjan,. Le Robert est dans la place. Et avec lui, c’est la polémique 2.0. niveau intersidéral !

Piqué par un mystérieux virus, le Robert nouveau postule à la sainteté médiatique. Sa barque est tout de même chargée. Robert, c’est cet homme qui a appelé Omar Bongo « Papa », Abdoulaye Wade « Tonton » et qui qualifie Foccart de son « maître ». Robert Bourgi, c’est ce conseiller de l’ombre qui s’est invité dans les médias (en septembre 2009 – tiens tiens !), pour se vanter d’avoir eu le scalp de l’alors Secrétaire d’État français à la coopération, Jean-Marie Bockel. Le crime de ce dernier ? Avoir critiqué la gouvernance gabonaise et avoir voulu mettre fin à la françafrique. Outré, le président gabonais a téléphoné à son fiston qui en a fait son affaire. Ni une, ni deux, le bouton « dégage » a fait le travail. Bockel viré hier pour avoir dit ce que Bourgi dit aujourd’hui ! Comme quoi, nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.

Depuis vendredi dernier, le pramatique-voyagiste-bagagiste-djembéman repenti Bourgi tient table ouverte. Diantre il a des choses à dire. S’être retenu tout ce temps a provoqué des fissures irréversibles. Ça fuit de partout ! A chaque interview, son scoop. Pas un média, sans son Robert à la une (même sur ce blog !). A ce rythme, même le Pape aura rapidement droit à sa cassette rempli d’argent.

Le Robert, il dézingue à tout va. Bientôt il aura fini de balayer le spectre politique français. Comme il faut des exceptions, et bien, ce sera l’immaculé Sarkozy qui, foi d’un ancien spécialiste des coups fourrés, a mis un preux holà à ses pratiques qui « n’honorent pas la démocratie française » (je fais de l’ironie).

Les torpilles peuvent emporter celui qui les tire. Je suppose qu’il a protégé ses arrières. Les remords sur le tard sont les plus méchants. Ils charrient la rancœur. Notre Robert sent l’aigreur. Il remue la fange pour se rappeler la gloire passée. Un peu tristounet comme posture.

En face, du côté des interpellés-mis en cause, c’est la stupeur. Les porte-parole des gouvernements incriminés ne savent pas comment faire face à un tel déluge verbal. Faute d’angle de tir, Alain Traoré (Burkina Faso) et Moustapha Guirassy (Sénégal), les porte-flingues de la République font dans le mimétisme : leurs éléments de langage tournent en boucle sur la santé mentale de Robert Bourgui. Effectivement, l’interrogation est pertinente. Mais au-delà, j’aimerai savoir en quoi ce qu’explique l’auto-repenti Bourgi est étranger aux pratiques de nos dirigeants ? N’est-ce pas ce bon Abdoulaye Wade qui, mis de bon humeur par un copieux déjeuner, a cadeauté en 2009 le représentant du FMI sur le départ d’une mallette contenant plus de 85 millions de FCFA (mazette, elle a du coffre cette malette !).

Une fois l’écran de fumée dissipé, il y a matière à réfléchir sur les messages subliminaux passés. Après la tirade en conseil des ministres de Sarkozy sur la longévité coupable de Blaise Compaoré, le sniper Robert remet une couche au cours d’une interview à RFI : « Il a les mains sales ». 5 mots qui scellent un sort. 5 mots qui clouent un cercueil.

La nouvelle posture du conseiller Afrique officieux de l’Élysée met également la pression sur le Conseil constitutionnel sénégalais qui est appelé à statuer dans un peu plus de 3 mois sur la recevabilité ou non de la candidature de Wade, Paris ayant acté la non-recevabilité de cette candidature. Robert vient ainsi « gentiment » sous-entendre l’attitude que « l’on » attend d’eux. Nul doute qu’aucun des 5 sages n’aura envie d’être le Paul Yao N’dré sénégalais. En un sens, cette sortie arrange les affaires des anti-Wade car elle balise le chemin.

A l’heure actuelle, les officines des marabouts et autres « courbeurs de sort » de nos présidents doivent chauffer à plein afin que Nicolas Sarkozy ne passe pas en vainqueur la ligne d’arrivée de la présidentielle de 2012. Qu’à cela ne tienne ! Le prochain locataire de l’Élysée ne pourra pas infléchir la direction empruntée par l’actuel pouvoir français. Elle répond en effet à un nécessaire devoir et une absolue exigence de bonne gouvernance des pays d’Afrique francophone. A ce titre, il est symptomatique de relever que ni le Mali, ni le Bénin ne figurent dans ce top 5 des pays corrupteurs.

Pour conclure, sur l’ami Robert, je dirai qu’il faut se méfier des nouveaux convertis. Dans leur zèle, ils sont comme des éléphants dans un magasin de porcelaine : manque fragrant de finesse et de discernement. Mais au moins, ils mettent l’ambiance et brisent des tabous. Rien que pour cela, au moins, j’irai brûler un cierge  en espérant voir passer une mallette !

walidhicham



21/09/2011
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