C’est au moment où le Premier ministre était face à la représentation nationale pour son discours sur la situation de la nation, que le Parti africain de l’indépendance (PAI) a choisi de passer au scanner l’actualité nationale. Le 11 septembre 2011, l’avocat franco-libanais a accusé certains chefs d’Etat africains dont le président du Faso, de verser des sommes d’argent à des personnalités françaises pour la campagne présidentielle. Pour le secrétaire général du PAI, Philippe Ouédraogo, il est temps pour le chef de l’Etat de donner sa version des faits pour situer son peuple. Le deuxième sujet des échanges entre le PAI et les journalistes a porté sur le Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP), qui entame la semaine prochaine, ses tournées régionales.
Le secrétaire général du PAI récuse les résultats des travaux du CCRP, tenus à Ouagadougou du 23 juin au 14 juillet 2011. Même si le parti n’a pas participé à ces travaux, il s’insurge contre la proposition du CCRP d’accorder l’amnistie générale aux chefs d’Etat et de fixer à 70 ans l’âge limite pour être candidat à la présidence du Faso. Il estime que cette proposition vise à écarter le candidat de la Coalition des forces progressistes, Hama Arba Diallo, qui a 72 ans, à la prochaine présidentielle. L’autre question abordée au cours de ce point de presse a été l’affaire du verger de Wendyam Yaméogo de Koudougou. Philippe Ouédraogo a condamné la pratique du maire de Koudougou et a souhaité que justice soit faite. Il a salué le rôle et le courage de la presse dans cette affaire qui a contribué à mettre à jour les plaintes de Wendyam Yaméogo.
« Que la CENI mette fin aux improvisations »
L’organisation des élections couplées municipales et législatives de 2012 a figuré aussi à l’ordre du jour des échanges. Le parti a salué l’initiative de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de procéder à l’enrôlement biométrique des citoyens. Il a en outre posé des conditions pour sa participation à ces élections. Il est question pour le premier responsable du parti, « que chaque citoyen en âge de voter ait sa CNIB, que la nouvelle CENI mette fin aux improvisations, et que les affichages obligatoires dans les bureaux de vote soient respectés ».
Le choix de la date et de l’heure de la conférence de presse qui coïncide avec le discours du Premier ministre sur la situation de la nation et les chances de l’opposition pour les élections de 2012 ont été, entre autres, les préoccupations des journalistes. Pour le secrétaire général du parti, il était difficile pour le PAI de changer de date parce qu’il devait donner sa position sur les travaux du CCRP avant les tournées régionales qui commencent le 18 octobre. D’ailleurs, a-t-il ajouté dans un ton ironique, « c’est le Premier ministre qui a choisi de faire son discours le même jour que nous ». Lors de la rentrée politique du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), il y a eu un « décalage » de discours entre le responsable de la jeunesse, Salifou Sawadogo et le président du parti, Roch Marc Christian Kaboré.
Ces petites dissensions au sein du parti au pouvoir augurent- elles de bons résultats pour l’opposition ? Selon Philippe Ouédraogo, les partis de l’opposition doivent saisir la perche des divisions au sein du CDP pour faire un bon score aux élections de 2012. Il prétend même offrir « l’asile » à ceux qu’il appelle « les frustrés » du CDP. « Si certains militants se sentent déçus et mécontents au CDP et veulent venir au PAI, nous sommes prêts à examiner leurs dossiers et à les accueillir dans notre parti », a indiqué Philippe Ouédraogo.
Lassané Osée OUEDRAOGO & Hion Hénoc DA (Stagiaire)
Le Pays