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Les pages du développement : Marché des céréales A peine la fin des récoltes, les prix grimpent

Les pages du développement : Marché des céréales A peine la fin des récoltes, les prix grimpent

lundi 5 décembre 2011

Le déficit céréalier enregistré au cours de la saison agricole écoulée est très remarquable dans les marchés et yaars de la capitale, Ouagadougou. En effet, un constat sur ces lieux de vente montre que les prix des céréales ne cessent de monter. Pis, ces vivres, notamment le maïs, le haricot, le sorgho et le petit mil se font souvent rares.

Il est 8h GMT, ce jeudi 24 novembre 2011 à Laafi-Yaar, un marché situé au secteur n°19 de Ouagadougou. Ce marché de fortune, n’a pratiquement pas de clôture. D’Est à l’Ouest, ses portes d’entrée sont nombreuses. Des marchands ambulants s’activent de gauche à droite pendant que des femmes préparent leurs étagères. Sous un hangar, près de l’une des multiples entrées du marché, un vendeur de vivres s’est installé. Il s’agit de Karim Zampaligré, un jeune homme d’une trentaine d’années, la serviette autour du cou. A notre arrivée, il n’y avait pas de doute, nous ne sommes pas des clients habituels.

En effet, ceux qui fréquentent ces endroits tiennent habituellement un panier ou un sac en main. Très courtoisement, le vendeur de céréales, Karim Zampaligré, nous accueille. En introduction il dit ? : «  ?Que puis-je faire pour vous ? ? » Après avoir précisé que nous voulons comprendre le processus de la commercialisation de ses produits, il nous répondit sans embage ? : ?«  ?Si vous voulez savoir, sachez que les choses ne sont plus comme avant » Le sac de 100 kg de maïs s’élève à 17 000f CFA soit 3850f CFA la tine, selon ses explications.

A Sankar-Yaaré, un autre marché au centre de la capitale burkinabè où nous avons rencontré le demi-grossiste Jean-Baptiste Zoundi, le sac de 100 Kg de haricot est à 32 ?000f CFA. Le sorgho quant à lui coûte 3850f CFA la tine chez Elie Kaboré, un détaillant à Laafi-Yaar. Pour le petit mil, le prix varie d’un marché à l’autre. Toujours chez M. Kaboré, il est à 4200f CFA la tine. De part et d’autre, le prix des céréales est très variable.

Partout, détaillants, demi-grossistes et grossistes reconnaissent que les prix ont remarquablement grimpé comparativement à l’année dernière. Selon eux, l’année dernière, à la même période, en province, le sac de maïs coûtait moins de 10 ?000 f CFA, alors que cette année, la même quantité est livrée actuellement à 12 ?000f CFA dans les zones où se ravitaillaient la plupart des commerçants. Ces derniers semblent avoir perdu leurs repères. Ils ne savent pas exactement où trouver ces céréales. Car à l’accoutumée, selon, Amidou Ouédraogo, commerçant à Laafi-Yaar, les vivres proviennent des régions de l’Ouest notamment. «  ?Mais cette année, ce sont les provinces du Nord et Centre-Nord particulièrement, Djibo et Pissila seulement qui nous approvisionnent en haricot.

Pour les autres céréales, on a du mal à croire qu’ils soient déjà rares. On se demande si nos produits ne sont pas exportés ? », s’interroge Jean-Baptiste Zoundi.

« Si les prix continuent de grimper, nous allons nous rendre à Essakane pour chercher l’or », nous confie, un jeune commerçant de Laafi Yaar, visiblement accablé par la situation. Cette situation quasi inédite est loin d’être gaie pour les commerçants, qui d’habitude se frottent les mains.

Les commerçants pointés du doigt par les ménages

La poussée vertigineuse des prix est malheureusement un boulet trop lourd à porter par certains commerçants que la plupart des consommateurs accusent à tort ou à raison. Les ménagères, par exemple, ont une lecture différente de la situation. Pour Chantal Compaoré, ménagère à Nonsin, c’est de la nature des commerçants d’exagérer. ?«  ?Quand nous leur demandons de diminuer les prix, ils disent qu’eux-mêmes ne cherchent plus de bénéfice. Ils souhaitent simplement évacuer leurs stocks. Mais à voir de près, les prix varient d’un commerçant à l’autre. Ils devraient éviter de faire des spéculations sur les prix des céréales, car notre survie en dépend ». Même son de cloche à Gounghin-Yaar où un père de famille nous a fait cette confidence ? : «  ?On ne devrait pas dire que la famine est en route.

Cela fait trois jours que je n’ai rien apporté à ma famille. N’est-ce pas une famine lorsque l’on ne mange pas pendant trois jours ? ? Les autorités devraient se pencher sur cette question primordiale. Si déjà nous qui sommes en ville, on n’arrive pas à tenir, j’imagine que la situation est bien grave dans nos villages ». En pareille circonstance, chacun se soucie plus de son cas. Les citadins, considérés comme des privilégiés comptent sur le gouvernement, ceux des campagnes se disent presque oubliés.

Elodie TAPSOBA et Germaine TECKA (Stagiaires)

Sidwaya



06/12/2011
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