Quand on vient à l’hôpital, c’est pour soigner sa maladie. Dans de telles conditions, le risque est grand d’être contaminé par son voisin de lit qui souffre d’une maladie infectieuse. On le sait, les enfants sont encore plus fragiles et les exposer ainsi est inconcevable. Chaque malade vient en effet avec son affection et a besoin d’un traitement particulier. Comment le faire avec professionnalisme quand il se pose un problème basique de lit dans les centres sanitaires ? C’est malheureusement la triste réalité et peut-être que le cas de Koudougou n’est que la face visible de l’iceberg. Et c’est dommage quand on rebat les oreilles des citoyens avec le concept d’émergence.
Certes, des efforts importants ont été consentis dans la prise en charge des enfants pour réduire la mortalité infantile. Au-delà des réponses apportées aux questions de ressources humaines et de plateaux techniques, le gouvernement doit augmenter le nombre de lits dans les formations sanitaires. Mieux, on se sent déjà guéri quand l’environnement respire le calme et la sécurité. Dans le cas de la pédiatrie de l’hôpital de l’Amitié de Koudougou, la promiscuité ne peut être que source de problèmes et constitue le terreau fertile à des maladies nosocomiales. Déjà, certains patients ressortent de la formation avec un paludisme parce qu’ils ne dormaient pas sous une moustiquaire. On imagine alors le risque que prend le personnel soignant en mettant deux enfants sur un même lit. Notre statut de pays pauvre très endetté ne saurait justifier de telles pratiques dans les hôpitaux.
C’est pourquoi le gouvernement doit réagir et trouver les moyens de corriger cet état de fait. Toutes les politiques qui sont adoptées ne peuvent être efficaces en matière de réduction de la mortalité infantile si le nombre de lits dans les pédiatries est très insuffisant et incite à des comportements approximatifs. Il faut que ça change pour la santé des enfants.
SIDZABDA
Le Pays