Abououoba

Abououoba

Histoire : Le coffret des archives d’Afrique dédicacé à Ouaga

Histoire : Le coffret des archives d’Afrique dédicacé à Ouaga

mardi 11 octobre 2011


Le talentueux et très populaire animateur de l’émission Archives d’Afrique sur Rfi a dédicacé, le vendredi 07 octobre à Ouagadougou, le volume I desdites archives en coffret audio comportant des témoignages inédits sur les pères des indépendances africaines.Publicité

 

Le coffret sonore de 17 CD propose un voyage dans le temps à travers l’histoire africaine aussi tumultueuse que distordue des cinquantaines dernières années. A travers des portraits, des archives sonores et des témoignages inédits, l’auteur tente par sa démarche non pas d’enjoliver les acteurs mais de restituer la vérité historique. L’histoire africaine a connu des transformations, des distorsions et l’œuvre d’Alain Foka tente de retablir ce qui peut l’être, par le biais d’anecdotes comme la fameuse rumeur sur le cannibalisme supposé de l’Empereur Jean Bédel Bokassa, savamment distillée à l’époque dans les colonnes des médias occidentaux (l’auteur cite Paris Match). Pour le journaliste et historien Alain Foka qui a rencontré le cuisinier personnel de Bokassé à Bangui, la capitale centrafricaine, celui-ci est formel : « mon maître n’a jamais consommé de la chaire humaine ». Mais le mal est déjà fait, l’histoire collective retient que Bokassé a mangé de la chaire humaine.

« C’était un vaste complot ; d’autres avaient raconté notre histoire à notre place. C’est l’histoire de la chasse telle que racontée par le chasseur parce que le gibier n’est plus là pour témoigner », a martelé M .Foka devant un parterre de fans, des personnalités politiques et artistiques tout en prenant le soin de préciser ne pas dire que Bokassé était un personnage fréquentable. Mais le journaliste originaire du Bafoussam au Cameroun ajoute : « Archives d’Afrique est l’histoire de quelqu’un qui essaie de faire parler les derniers acteurs, je sillonne le continent pour que les témoins racontent ce qu’ils ont vécu ». Et le coffret sonore offre la magie de la radio.

Ce premier volume que l’animateur promet de convertir en livre plus tard jette un clin d’œil sur onze personnalités encore appelées les pères fondateurs : Ahmadou Ahidjo (Cameroun), Jean Bédel Bokassé (Centre Afrique), Hamani Diori (Niger), Félix Houphouet Boigny (Côte d’ivoire), Modibo Keita (Mali), Patrice Emery Lumumba (RDC), Sylvanius Olympio (Togo), François Ngarta Tombalbaye (Tchad), Sékou Touré (Guinée), Philibert Tsiranana (Madagascar) et Fulbert Youlou (Congo). Le volume 2 dont la sortie est prévue en décembre prochain sera la continuité. Les présidents Maurice Yaméogo et Sangoulé Lamizana du Burkina Faso y figurent comme personnages marquants. Malgré une participation moyenne à la cérémonie de dédicace, l’ouvrage a plutôt eu un écho favorable auprès de l’assistance. Témoignages, félicitations, encouragements... ont été le lot des lauriers adressé à Alain Foka.

« Votre contribution à travers la reconstitution de l’histoire reste importante pour ceux qui pensent au devenir du continent ; ce travail colossal ouvre les yeux de bon nombre d’africains et vous avez réussi à rétablir la vérité sur certains hommes », commente l’ancien ministre Ablassé Ouédraogo qui vient de fondé récemment son parti politique : « L’autre Burkina ». Quant à Monsieur Bambio, professeur de son état, il est plutôt comblé de voir Alain Foka, son idole. Même s’il regrette la morosité de l’accueil. N’empêche, d’autant plus que séance tenante, les participants ont décidé de célébrer le lendemain la dédicace du coffret avec la promesse de mobiliser plus de monde. Un élan qui a ému Alain Foka. « ça me touche profondément, j’aime beaucoup Ouaga », confesse-t-il ajoutant que l’important est que ceux qui aiment son travail aient pu se déplacer à cette cérémonie sans y être contraints.

15000 exemplaires du coffret ont été déjà ventilés au cours de la promotion africaine de l’œuvre. Chacun des 17 CD du coffret compte 30 mn d’archives. Une belle façon de préserver et de conserver le peu d’archives, de mémoires d’Afrique qui ont échappé à la destruction due aux conflits et au changement de régime.

Saturnin N Coulibaly

Sidwaya



13/10/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 3 autres membres