Abououoba

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Dadis plus dangereux à Ouaga qu'à Rabat

Comme nous le laissions entendre dans notre édition d’hier, le général Sékouba Konaté, président par intérim de la Guinée, est arrivé mercredi dernier en fin de matinée à Ouagadougou. Visite intervenue au lendemain du débarquement inopiné dans la capitale burkinabè du chef de la junte guinéenne, Moussa Dadis Camara, pour y poursuivre « sa convalescence » après un mois d’hospitalisation à Rabat.

A l’issue d’une première séance de travail élargie avec son frère d’armes Dadis et le médiateur Blaise Compaoré, lequel était accompagné de quelques-uns de ses collaborateurs, le général Sékouba s’est entretenu trois heures durant avec le président du Conseil national pour la démocratie et de développement (CNDD), après un tête-à-tête avec l’hôte de la soirée. Que se sont-ils dit, surtout au cours de la longue rencontre entre Dadis et Sékouba ?

Au moment où nous tracions ces lignes, rien n’avait filtré de toutes ces entrevues. Est-ce que les deux hommes se sont entendus sur la stratégie de sortie de crise proposée par le numéro 2 de la junte devenu l’homme fort de Conakry depuis la tentative d’assassinat de son « chef » le 3 décembre 2009 ? Est-ce que l’irascible capitaine Dadis accepte que son intérimaire assume la réalité du pouvoir, même s’il est prématuré de parler d’abdication ?

Quel message le « convalescent » a pu confier au visiteur à l’intention du peuple guinéen et surtout de ses partisans ? Questions primordiales car tant que le miraculé de la péninsule de Kaloum était à Rabat, censé être malade, sans qu’on ne sache grand-chose sur son état de santé, ses fidèles avaient aucune raison de réclamer son retour à Conakry.

Mais maintenant que l’on nous parle de « convalescence » et non plus d’invalidité, les Dadisboys vont se demander pourquoi cette phase de récupération de leur mentor ne peut pas se passer en Guinée mais plutôt à l’étranger, fût-il au pays du médiateur Blaise Compaoré. Cette interrogation en appelle une autre : pourquoi, Diantre, avoir laissé partir le fameux pensionnaire de l’hôpital de Rabat ? A en croire plusieurs sources, il s’agirait plutôt d’un bon débarras que de libération d’un patient.

En effet, selon certaines d’entre elles, le royaume chérifien aurait subi une première pression venue de Dadis lui-même qui voulait à tout prix rentrer au bercail, coûte que coûte. De là seraient nées d’autres poussées, exercées notamment par les Etats-Unis d’Amérique et la France, farouches opposants à un retour du capitaine à sa base. Ils disaient que faute de rester au Maroc, l’encombrant malade devait aller ailleurs, sauf à Conakry où l’attendent ses hommes de main pour récupérer une situation politique qui leur échappe depuis.

L'Oservateur



16/01/2010
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