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Crise à l’INSSA Bobo : Le Conseil scientifique a tranché

Crise à l’INSSA Bobo : Le Conseil scientifique a tranché

mardi 25 octobre 2011


Depuis un certain temps, l’Institut supérieur des sciences de la Santé (INSSA) de l’Université polytechnique de Bobo fait les manchettes de la presse. Pour cause, près de la moitié des étudiants de première année ayant obtenu leur moyenne sans note éliminatoire sont priés de redoubler. La crise serait en passe de trouver une solution. C’est du moins ce qu’on peut espérer de la récente décision du Conseil scientifique de l’UPB qui a tranché pour l’admission en classe supérieure de tous ces admis. C’est qui ressort de l’entretien que nous a accordé, hier dimanche 23 octobre 2011, le professeur Hamidou Boly, président de l’UPB.Publicité

 

Monsieur le président, votre école de médecine traverse une crise, où en êtes ?

Effectivement, cette année notre Institut supérieur des sciences de la santé connaît des difficultés. A la délibération, il y a des étudiants qui ont eu plus de la moyenne, jusqu’à 13,80/20 et qui n’ont pas pu être déclarés admis en classe supérieure. Lorsque le problème s’est posé, on s’est renseigné et le Conseil scientifique a décidé, lors de sa réunion du jeudi 20 octobre 2011, qu’il fallait que tous les étudiants ayant la moyenne sans note éliminatoire passent en classe supérieure, comme cela se fait partout, à Ouaga et dans les autres facultés de médecine du pays, notamment Ouahigouya.

Et ils peuvent s’inscrire en médecine comme ils veulent ?

Ces étudiants peuvent s’inscrire à l’INSSA comme ils peuvent s’inscrire en biologie ou dans tout autre institut de l’Université polytechnique de Bobo (UPB), en deuxième année. C’est la décision prise par le Conseil scientifique qui est l’instance suprême de l’université. C’est une très bonne décision qui va dans le sens du gouvernement qui promet de nous accompagner pour résoudre les problèmes qui vont se poser éventuellement. Parce qu’on ne peut pas comprendre qu’un étudiant qui a la moyenne redouble alors qu’il n’a pas de note éliminatoire.

Ceux qui s’opposent à l’admission en classe supérieure de tous ceux qui ont la moyenne émettent des inquiétudes quant à la qualité de la formation.

Lorsqu’on parle de qualité dans la formation des étudiants en évoquant le nombre, ce n’est pas juste. La qualité, c’est l’enseignant qui la donne. Il faut avoir des bons professeurs pour avoir un enseignement de qualité. Ce n’est pas parce que vous avez 2 ou 10 étudiants que la qualité de l’enseignement change. Il faut qu’on se ressaisisse, qu’on retrousse les manches et qu’on voit avec les autorités et tous nos partenaires comment renforcer un peu le besoin de formation. Cette année par exemple nous avons près de 250 personnes qui frappent à la porte pour rentrer en 1ère année de médecine. Il faut permettre à beaucoup d’aller en médecine. Ils en ont besoin, nous aussi nous en avons besoin et le pays en a besoin.

Comparaison n’est pas raison, mais comment ça se passe à Ouaga ?

A Ouaga tous ceux qui ont la moyenne passent en classe supérieure, tous font leur stage à l’hôpital et tout se passe bien. Ici à Bobo-Dioulasso les collègues médecins de l’hôpital Souro Sanou nous ont dit que depuis 2005 jusqu’à ce jour, les capacités d’accueil se dégradent. Cela nous laisse perplexes parce que nous y avons envoyés presqu’une trentaine de spécialistes en plus. De plus, c’est un EPE (établissement public de l’Etat) qui a un Budget, qui fait des recettes et qui n’arrive pas à améliorer ses capacités d’accueil pour pouvoir résoudre les problèmes de la population. Alors on ne comprend pas. Ça nous laisse dans des difficultés énormes parce qu’ils disent ne pas pouvoir prendre plus de 30 étudiants.

Et à Ouaga, combien de stagiaires l’hôpital accueille-t-il ?

Lorsqu’on fait le parallèle avec Ouagadougou, la faculté de Ouagadougou arrive à placer 250 étudiants en 2ème année sans difficulté à l’hôpital qui fait à peu près 750 lits, sans compter ceux de 3ème et de 4ème année. A l’hôpital Souro Sanou, il y a près de 500 lits. Et ils disent ne pouvoir accueillir qu’une trentaine de stagiaires. Il faudrait qu’au niveau de l’hôpital Souro Sanou on revoit le fonctionnement, afin qu’on puisse augmenter les capacités d’accueil de nos stagiaires.

Comment comptez-vous résoudre cette équation ?

Je ne doute pas que nos collègues qui sont des personnes responsables vont accepter la décision de l’instance suprême de l’université qu’est le Conseil scientifique. Comme le stage infirmier a lieu au second semestre, le ministre lors de sa visite a promis de voir avec son collègue de la santé comment renforcer le plateau technique de l’hôpital de Bobo. On peut également signer des conventions avec d’autres structures médicales, les CMA ou autres, ou coopter des médecins pour les rendre hospitalo-universitaires et encadrer les stages infirmiers de 2ème année. C’est très important, parce que l’Etat a consenti un effort important à l’UPB, notamment à l’INSSA il y a eu presque 800 millions de francs investis pour ériger un siège. Nous avons recruté une trentaine d’enseignants pour que les ressources humaines soient valables.

Justement, combien vous coûte un étudiant en médecine ?

Lorsqu’on fait le ratio, le coût annuel d’un étudiant à l’INSSA Bobo est de 4,5 millions de francs, alors qu’à Ouagadougou ce coût est de 800 000 francs. Comment régler cela ? Il faut qu’on augmente le nombre d’étudiants pour essayer de faire baisser cela, sinon les charges de fonctionnement sont énormes.

Aly KONATE (alykonat@yahoo.fr)

L’Express du Faso



25/10/2011
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