Abououoba

LUTTE CONTRE LES MUTILATIONS GENITALES FEMININES

PROMACO et les chefs coutumiers unissent leur force

A l'appel de PROMACO, des chefs traditionnels de la province du Ganzourgou étaient en concertation samedi 30 mai 2009 dernier à Méguet. Objectif, échanger avec eux sur leur implication effective dans la promotion pour l'abandon de la pratique de l'excision dans la province. 

Promouvoir l'abandon de la pratique de l'excision, lutter efficacement contre les IST/SIDA et permettre une bonne santé de la mère et de la jeune fille, sont entre autre objectifs que s'est fixé le programme de marketing social et de communication pour la santé (PROMACO) à travers son programme de prévention du VIH/SIDA et d'appui à la santé de la reproduction dénommé PREVISAR. Pour réussir son action au niveau de la province, un atelier régional avait réuni en 2008 à Zorgho, différents acteurs. Il s'agissait à travers cet atelier d'expliquer l'élan engagé par PROMACO en vue de contribuer à la lutte contre ces maux qui sévissent au sein des populations.

La rencontre de Méguet le samedi 30 mai dernier qui a permis de réunir les membres du cadre de concertation des chefs coutumiers, s'inscrit donc dans la liste des recommandations formulé au cours de cet atelier régional de Zorgho.

Près de 137 participants ont répondu présents à cette réunion de Méguet. Une occasion pour le Maire de la commune monsieur Pierre Kaboré de saluer cette forte mobilisation des garants des coutumes et de souhaiter que leur influence soit un atout à même de permettre de réussir la sensibilisation et la conscientisation des populations. Cette mobilisation est en effet selon lui, un signal fort de leur engagement à accompagner l'action de PROMACO dans la lutte contre l'excision dans la province. A la suite du maire de la commune, c'est monsieur Welgo Abdoulaye qui a présenté aux chefs coutumiers, la structure PROMACO, son programme PREVISAR qui s'étale jusqu'en 2010 ainsi que les différents objectifs poursuivis.  

Au court de cette rencontre, les participants se sont entretenus avec des facilitateurs techniciens de la santé de l'ampleur du phénomène de l'excision dans notre pays, dans la région et surtout dans la province. L'accent a été également mis sur les conceptions qui font que la pratique clandestine continue de sévir. Des conceptions que les chefs à l'occasion de cette rencontre ont trouvées fausses. Pour eux, plusieurs se cachent derrières les coutumes pour perpétuer leur forfait. Ils mentionnent que beaucoup de pratiques jugées dépassées ou nuisibles ne sont plus de nos jours pratiquées. De ces pratiques, l'excision devrait faire parti car ne reposant sur aucune base coutumière.

La grande satisfaction pour cette rencontre réside donc dans les arguments que les participants ont tour à tour avancé pour réfuter les thèses de ceux qui veulent toujours perpétuer la pratique de l'excision. A cette entrevue, la parenté à plaisanterie qui a tissé sa toile entre villages, communes de la province, a été mise à profit pour fructifier davantage les échanges entre chefs.

La rencontre de Méguet s'est achevée par un appel à appuyer cette initiative de PROMACO en vue d'endiguer le phénomène pour une santé de reproduction des filles et des femmes.

Boubacar Ouoba