Au lieu de m’en tenir à cette action, je suis retourné le voir le même soir pour lui dire mes « quatre vérités ». Mon oncle m’a attentivement écouté. Quand j’ai fini de me plaindre de son comportement, j’ai demandé la route pour repartir. Non sans me souhaiter bon retour chez moi, il m’a dit ceci, « mon fils Kalifa, ne t’en fais pas. Tu seras toi aussi saoulard comme moi. Peut être que tu boiras le tchapalo plus que moi ». Ce jour, je n’ai pas accordé du prix à ses propos. Aujourd’hui, je réalise qu’en réalité, j’ai moi-même causé ma situation. Alors pour ne pas te dire la même chose, je préfère te conter mon cas, pour que des jeunes comme toi puissent l’apprendre à travers ton témoignage ». Kalifa marque une pause avant de conclure en ces termes, « j’aurai voulu que mon oncle soit là aujourd’hui, pour que je puisse lui demander des excuses. Malheureusement, Dieu l’a rappelé à lui.
Que la terre lui soit légère ». Sur ce, il s’est levé de là où il était assis, il fit un tour dans les toilettes pour se libérer d’une partie du tchapalo. Dès qu’il est ressorti, il a continué chez la vendeuse du tchapalo pour continuer à boire. Brama le fils aîné de Kalifa qui l’avait bien écouté, n’a pu dire un seul mot avant de le quitter. Mais depuis ce jour, il fait de son mieux pour ne pas vexer son père surtout quand il est sous l’effet du tchapalo. D’ailleurs il profite des moments d’ivresse de son père pour lui poser des questions sur certains faits passés de leur grande famille. Et Brama trouve son compte si bien qu’il est devenu complice de son père dans la consommation du tchapalo. Comme quoi, « l’homme qui parvient au secret de l’unité est celui qui ne s’arrête pas aux étapes de la route » disait Erachi de Hamadan.
Souro DAO (daosouro@yahoo.fr)
L’express du faso