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ASSISES REGIONALES DU CCRP : Quand le social s’invite aux débats

ASSISES REGIONALES DU CCRP : Quand le social s’invite aux débats

jeudi 27 octobre 2011

Du 18 au 26 octobre 2011, les différentes régions de la patrie des Hommes intègres se sont planchées sur les différentes propositions formulées par le Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP). Le top départ a été donné à Bobo-Dioulasso, ville de Sya. Pendant une semaine, les acteurs politiques et sociaux de chaque région, suivant les spécificités et les réalités de chaque milieu, se sont approprié les conclusions du CCRP afin de les enrichir par de propositions nouvelles. Ce n’est pas une tâche aisée encore moins de la sinécure d’autant que pareil exercice nécessite une meilleure connaissance des propositions faites au préalable par le CCRP, et qui, du reste, sont consignées dans un document volumineux.

Aussi est-il difficile, en tant qu’acteur politique ou social, de prétendre pouvoir exprimer toutes les aspirations d’un peuple qui, en plus de se voir constamment mis en marge de certains processus, n’est plus en odeur de sainteté avec certains élus locaux qui l’ont longtemps pressuré. Certes, quand on regarde la mobilisation des populations un peu partout dans les régions, on a envie de dire, tout sourire, que le peuple burkinabè témoigne d’un grand intérêt pour la chose politique, et partant pour les réformes politiques. Pourtant, il faut, avec la prudence d’un Sioux, décrypter l’une après l’autre les préoccupations exprimées par les populations au sein de chaque région, pour se rendre vite compte que l’enjeu de la mobilisation est ailleurs.

Certes, par-ci, par-là, les débats ont achoppé sur l’article 37 qui a longtemps cristallisé passions et attentions. La preuve, selon un sondage réalisé par le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), plus de 52% de Burkinabè se disent favorables à la limitation de mandats. Les sondages étant ce qu’ils sont, il revient à chacun d’en tirer ses propres conclusions. Mais, plutôt que de nouvelles propositions visant à approfondir les réformes, on a constaté, à l’Ouest comme à l’Est en passant par le Centre, au Sud comme au Nord, que le peuple était plus préoccupé par des questions sociales.

En effet, dans la Boucle du Mouhoun par exemple, les différentes couches sociopolitiques et professionnelles ont proposé, entre autres, le désenclavement de la région, le retour de la région militaire de Dédougou, la construction d’un centre hospitalier à Boromo et d’une brigade des sapeurs-pompiers. Au Centre-Est, les acteurs sociaux ont également suggéré la restauration des ouvrages routiers, les ponts et chaussées de la région et surtout la réfection de l’axe Tenkodogo-Ouargaye. Et, le contexte de vie chère aidant, ils ont souhaité en sus une augmentation des salaires. En voilà qui est révélateur d’un état d’esprit, celui d’un peuple préoccupé d’abord à améliorer ses conditions de vie. Les réformes d’accord mais le bien-être social d’abord, semble dire le peuple dans son ensemble.

Autant dire que les assises régionales étaient devenues des tribunes de revendications sociales pour ces populations qu’on a longtemps amadouées par des promesses démagogiques. Pour tout dire, les assises régionales ont été dominées par des préoccupations vitales. Mais à qui la faute ?

Boundi OUOBA

Le Pays

jeudi 27 octobre 2011

Du 18 au 26 octobre 2011, les différentes régions de la patrie des Hommes intègres se sont planchées sur les différentes propositions formulées par le Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP). Le top départ a été donné à Bobo-Dioulasso, ville de Sya. Pendant une semaine, les acteurs politiques et sociaux de chaque région, suivant les spécificités et les réalités de chaque milieu, se sont approprié les conclusions du CCRP afin de les enrichir par de propositions nouvelles. Ce n’est pas une tâche aisée encore moins de la sinécure d’autant que pareil exercice nécessite une meilleure connaissance des propositions faites au préalable par le CCRP, et qui, du reste, sont consignées dans un document volumineux.

Aussi est-il difficile, en tant qu’acteur politique ou social, de prétendre pouvoir exprimer toutes les aspirations d’un peuple qui, en plus de se voir constamment mis en marge de certains processus, n’est plus en odeur de sainteté avec certains élus locaux qui l’ont longtemps pressuré. Certes, quand on regarde la mobilisation des populations un peu partout dans les régions, on a envie de dire, tout sourire, que le peuple burkinabè témoigne d’un grand intérêt pour la chose politique, et partant pour les réformes politiques. Pourtant, il faut, avec la prudence d’un Sioux, décrypter l’une après l’autre les préoccupations exprimées par les populations au sein de chaque région, pour se rendre vite compte que l’enjeu de la mobilisation est ailleurs.

Certes, par-ci, par-là, les débats ont achoppé sur l’article 37 qui a longtemps cristallisé passions et attentions. La preuve, selon un sondage réalisé par le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), plus de 52% de Burkinabè se disent favorables à la limitation de mandats. Les sondages étant ce qu’ils sont, il revient à chacun d’en tirer ses propres conclusions. Mais, plutôt que de nouvelles propositions visant à approfondir les réformes, on a constaté, à l’Ouest comme à l’Est en passant par le Centre, au Sud comme au Nord, que le peuple était plus préoccupé par des questions sociales.

En effet, dans la Boucle du Mouhoun par exemple, les différentes couches sociopolitiques et professionnelles ont proposé, entre autres, le désenclavement de la région, le retour de la région militaire de Dédougou, la construction d’un centre hospitalier à Boromo et d’une brigade des sapeurs-pompiers. Au Centre-Est, les acteurs sociaux ont également suggéré la restauration des ouvrages routiers, les ponts et chaussées de la région et surtout la réfection de l’axe Tenkodogo-Ouargaye. Et, le contexte de vie chère aidant, ils ont souhaité en sus une augmentation des salaires. En voilà qui est révélateur d’un état d’esprit, celui d’un peuple préoccupé d’abord à améliorer ses conditions de vie. Les réformes d’accord mais le bien-être social d’abord, semble dire le peuple dans son ensemble.

Autant dire que les assises régionales étaient devenues des tribunes de revendications sociales pour ces populations qu’on a longtemps amadouées par des promesses démagogiques. Pour tout dire, les assises régionales ont été dominées par des préoccupations vitales. Mais à qui la faute ?

Boundi OUOBA

Le Pays



28/10/2011
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