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VOL D’UN VEHICULE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL : Les présumés coupables relaxés

VOL D’UN VEHICULE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL : Les présumés coupables relaxés

jeudi 13 octobre 2011


La boutique de Idrissa Barry, située à Karpala, a été braquée dans la nuit du dimanche 28 au lundi 29 août 2011 aux environs de 2 heures du matin. Le boutiquier ayant pu alerter le voisinage, a amené les bandits à prendre la poudre d’escampette. Mais dans leur fuite, ces derniers, faute de carburant, ont dû laisser leur véhicule fond rouge immatriculé 11A 6826 BF appartenant au Conseil constitutionnel. Deux personnes ont été inculpées dans cette affaire par le parquet. Il s’agit de Camille Zombré, chauffeur à l’ENAM et de Abdoulaye Sawadogo, chauffeur au Conseil constitutionnel et conducteur du véhicule mis en cause. Le tribunal de Ouagadougou a statué sur cette affaire le mercredi 12 octobre 2011. Après 5 heures d’audience, le président du tribunal a prononcé l’acquittement des deux présumés coupables au bénéfice du doute.

 

Le véhicule immatriculé 11A 6826 BF est celui mis en cause dans le braquage de la boutique du sieur Idrissa Barry à Karpala. Les présumés coupables sont Camille Zombré, chauffeur à l’ENAM et Abdoulaye Sawadogo, chauffeur au Conseil constitutionnel et conducteur dudit véhicule mis en cause. Ces deux personnes sont accusées de tentative de vol suivant la loi portant sur le grand banditisme. Le jugement de cette affaire est intervenu le 12 octobre dernier au tribunal de Ouagadougou.

Les faits relatés par le plaignant Idrissa Barry

" Dans la nuit du dimanche 28 au lundi 29 août 2011, pendant que je dormais, j’ai été réveillé aux environs de 2 heures du matin par un bruit. Par la fenêtre de la boutique, j’ai vu un véhicule se garer et une personne est descendue et s’est approchée de ma porte avec une barre de fer m’ordonnant d’ouvrir, chose que j’ai refusée. Je me suis mis à crier et j’ai pu ainsi alerter le voisinage et appeler mon grand frère. Deux voisins sont aussitôt sortis dont le nommé Boureima Ouédraogo.

Ayant constaté leur présence, les bandits ont tenté de fuir et ont même demandé l’aide du sieur Boureima Ouédraogo. Une fois que ce dernier s’est approché, le bandit qui tenait le volant a tiré un coup de feu, j’ai ainsi vu Boureima Ouédraogo s’enfuir. Après cela, les bandits ont essayé de démarrer leur véhicule mais en vain, alors ils l’ont poussé jusqu’au troisième six-métres de la voie et l’y ont abandonné. Mon frère qui a appelé le 10 10 de la police nationale est arrivé à la boutique à 2 heures 15 et la police à 2 heures 35 minutes. Deux autres véhicules de la police sont arrivés ensuite.

Malheureusement, on n’a pas pu mettre la main sur les voleurs et la police a tracté le véhicule jusqu’au commissariat central". Tels sont les faits relatés par Idrissa Barry, propriétaire de la boutique qui a fait l’objet du braquage. Une fois sur les lieux, la police s’est rendu compte que le véhicule qui a servi de braquage est de fond rouge et immatriculé 11A6826 BF. Après instruction du dossier par le parquet et la police judiciaire, ces derniers se sont rendu compte que le véhicule relevait du Conseil constitutionnel.

Des propos contradictoires

C’est à 9 heures que les sieurs Abdoulaye Sawadogo et Camille Zombré ont été appelés à la barre par le président du tribunal. A la question de savoir s’ils reconnaissent les faits qui leur sont reprochés, ces derniers répondent non. Abdoulaye Sawadogo, conducteur du véhicule mis en cause dans cette affaire a livré sa version des faits à la Cour : "Je suis chauffeur du protocole du président du Conseil constitutionnel, le petit véhicule que je conduisais est tombé en panne et le vendredi 26 août, on m’a affecté la Prado Land Cruiser 4x4. A la descente, je suis allé ranger le véhicule au parc automobile et j’ai salué le vigile qui m’a même demandé de l’argent pour "casser" le carême.

Je lui ai répondu que ce soir je n’avais rien et je suis rentré à la maison. Mon père étant malade, je suis arrivé au service le lundi 29 août vers 9 heures du matin. C’est ainsi que j’ai constaté que mon véhicule a disparu du parking du parc automobile de l’Etat. J’ai aussitôt alerté mes supérieurs hiérarchiques. Quant à Camille Zombré, ce dernier a souligné qu’il n’est ni de près ni de loin mêlé à cette affaire. Ce dernier a affirmé qu’il était pris dans l’organisation des concours directs. Il faut savoir qu’ils sont assistés par les avocats Halidou Ouédraogo, Ambroise Farama et Minoungou, pendant que le plaignant Idrissa Barry a pour conseil Me Kirsi Traoré. A la suite des présumés coupables, les témoins, tous du Conseil constitutionnel, ont été appelés à la barre. Beaucoup de contradictions sont ressorties de leurs propos.

Le vigile a déclaré avoir effectivement vu Abdoulaye Sawadogo prendre sa moto mais dit être convaincu qu’il n’a pas laissé son véhicule de service le soir du vendredi 26 août 2011 au parking. Il affirme qu’après son départ il a dénombré 8 véhicules et le lendemain il remarque la présence de 7 véhicules. Tout le monde est resté dans ce flou car la grande préoccupation du président du tribunal, du procureur du Faso et des différents conseils était de savoir quelle est la personne qui a fait sortir le véhicule du Conseil constitutionnel pour commettre le forfait. A cette équation, les uns et les autres sont restés très évasifs jusqu’à la plaidoirie. Elle a commencé à 13h 50. Le procureur du Faso a remis en cause la gestion logistique du parc automobile du Conseil constitutionnel.

Pour lui, il est inconcevable que malgré la présence des vigiles, quelqu’un puisse faire sortir un véhicule pour faire ce qu’il veut avec. Il a conclu qu’il y a un bénéfice du doute ; par conséquent, le procureur a demandé leur relaxe pure et simple. La défense, assurée par Me Halidou Ouédraogo, Ambroise Farama et Minoungou, a incriminé la manière dont la police judiciaire et le parquet ont conduit les investigations. C’est ainsi qu’ils ont demandé que les investigations se poursuivent pour identifier le véritable coupable.

Car de leur avis, leurs clients sont loin d’être les présumés coupables de cette affaire. Pour Me Minoungou, son client n’est pas coupable, il dit fonder cela sur le manque de preuve matérielle. La partie civile assurée par Me Kirsi Traoré a estimé que compte tenu du fait que son client (Idrissa Barry) n’a pas subi de conséquence financière, de ce fait, il s’engage à ne rien demander en contrepartie. Et s’est constitué en partie civile. A 14h 30, le président du tribunal donne le verdict en prononçant la relaxe pure et simple des sieurs Abdoulaye Sawadogo et Camille Zombré au bénéfice du doute.

Ambèternifa Crépin SOMDA (Collaborateur)

Le Pays



13/10/2011
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