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Vision Express sur… : Cas particuliers dans la culture africaine

Vision Express sur… : Cas particuliers dans la culture africaine

mercredi 21 novembre 2012

 

Comme annoncé, nous allons tenter de parler du traitement des personnes mortes par pendaison, par accident ou pendant le travail lorsqu’il s’agit d’une femme. Des particularités existent dans toutes les sociétés quand il s’agit d’un fait culturel. Par exemple, l’interdit ou le totem d’une communauté donnée n’est pas forcement celle des autres et vice-versa. « Erreur en deçà des Pyrénées, vérité au-delà », disent les philosophes. Aussi, avons-nous des traitements divers des morts par accident, par pendaison, par noyade... En dehors de l’état parfois méconnaissable des accidentés morts, la culture n’autorise pas leur enterrement dans leur lieu de résidence

 

C’est pourquoi, ils sont le plus souvent enterrés sur place, ou quelque part hors du village. C’est la même chose pour les cas de pendaison. Pour ce cas précis, le forgeron ou le griot est le maître de la situation. Tout le monde n’est pas autorisé à toucher le cadavre de pendu. Et des rituels particuliers sont toujours faits avant de les enterrer. Ces rituels peuvent être adressés aux dieux de la brousse, à ceux de la terre ou aux mânes des ancêtres en guise de réparation. Lorsqu’il s’agit d’une femme morte en travail, c’est un signe d’une colère ancestrale. Ici également, des rituels sont faits avant et après l’enterrement.

Des ethnies « déchirent » le ventre de la défunte, la débarrassait de l’enfant avant de l’enterrer. Et les femmes se soumettent à un rituel pour conjurer le malheur qui peut frapper d’autres parturientes. Ce rituel ne se limite pas aux femmes de la localité d’origine de la défunte, mais à l’ensemble de celles de toute la région, voire à toutes les femmes qui apprennent la nouvelle. Ces rituels particuliers sont observés, pour apaiser les dieux de la brousse. Il s’agit d’un assainissement de l’environnement pour éloigner les mauvais génies. Selon nos croyances culturelles, les cas suscités n’arrivent jamais de façon fortuite. Ils sont toujours des signes précurseurs.

Car la terre qui est au début et à la fin de notre venue en société, est une couverture naturelle pour nous. Mais quand étant sur cette même terre et que l’on est victime d’un mal quelconque, cela traduit une souillure qu’il faut nécessairement réparer. La terre est l’élément central de la culture pour toutes les sociétés humaines. Ainsi, lorsqu’un toit (un bâtiment) tombe sur celui qui l’occupe sans que rien ne puisse l’en prévenir, il y a faute quelque part et elle mérite une réparation. La terre est omniprésente dans tout ce que nous faisons.

C’est pourquoi, certains actes posés dans l’ombre, sont exposés à la société grâce à la terre. En tout cas, la société dite moderne jusque-là n’a pas encore percé ce mythe qui n’est pas propre aux seuls Africains. Les Asiatiques en savent mieux que quiconque. Nos forces de sécurité, nos technologies et j’en oublie, peuvent être limitées dans la recherche d’un coupable inconnu. Mais, grâce à la culture et avec une simple eau nous pouvons faire la lumière sur un fait donné. Pour la prochaine vision, nous parlerons de la terre omniprésente dans nos actes. Comment elle peut nous être utile quand on croit en la culture.

Souro DAO /daosouro@yahoo.fr

L’Express du Faso




22/11/2012
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