Abououoba

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Robert a vu Blaise la main dans le djembé, et Dominique lui a dit…

La chute du post « Villepin, vol sur un lit de djembés et de billets » posait les questions suivantes :

  • Intox de Pierre Péan et de sa maison d’édition pour faire le buzz et vendre leur soupe ?
  • Intox du fait des échéances électorales à venir en France ?
  • Qui sont les présidents africains concernés, feu Omar Bongo étant hors-concours (son nom dans ce genre de choses étant l’évidence même) ?

Il n’aurait pas fallu longtemps avant que le mystère sur la 3ème interrogation ne fasse pschitt ! Et comme par hasard, c’est Robert Bourgi, le représentant officieux de Nicolas Sarkozy en politique africaine, qui dégaine lors d’une interview au Journal du Dimanche. Sans ciller et foin du devoir de réserve, il donne le nom de ces chefs d’État qui ont eu à financer Jacques Chirac et Dominique de Villepin pour la campagne présidentielle de 2002. Le Quinté gagnant est dans le désordre: Blaise Compaoré, Laurent Gbagbo, Abdoulaye Wade, Denis Sassou Nguesso et bien sûr feu Omar Bongo. Chacun de ses messieurs y allé de sa « cota » ; « cota » minimale de 3 millions de dollars soit un geste de près de 2 milliards de FCFA (à l’époque) tout de même.

Au sujet de Blaise Compaoré, Robert Bourgi a cette anecdote que chacun appréciera comme il veut : «  Un exemple qui ne s’invente pas, celui des djembés (des tambours africains). Un soir, j’étais à Ouagadougou avec le président Blaise Compaoré. Je devais ramener pour Chirac et Villepin 3 millions de dollars. Compaoré a eu l’idée, « connaissant Villepin comme un homme de l’art », a-t-il dit, de cacher l’argent dans quatre djembés. Une fois à Paris, je les ai chargés dans ma voiture jusqu’à l’Élysée. C’est la seule fois où j’ai pu me garer dans la cour d’honneur! C’était un dimanche soir et je suis venu avec un émissaire burkinabais, Salif Diallo, alors ministre de l’Agriculture. Je revois Villepin, sa secrétaire, Nadine Izard, qui était dans toutes les confidences, prendre chacun un djembé, devant les gendarmes de faction… Les tams-tams étaient bourrés de dollars. Une fois dans son bureau, Villepin a dit : « Blaise déconne, c’est encore des petites coupures! » »

Au-delà du buzz, il y a une recherche de la vérité qui s’impose. Parce que ce ne sont pas des cacahouètes qui sont en jeu ! Cette affaire lancée la semaine dernière à l’occasion de la parution du dernier Péan n’a pas encore connu les honneurs de la presse burkinabè. J’ai ausculté les pages des journaux, fureté sur le net, rien. Une indifférence totale. Pourtant, dès les premières infos connues, un esprit un moindre suspicieux pouvait prévoir que des doigts allaient être pointés vers Blaise Compaoré. Proximité de Villepin donc de Jacques Chirac oblige ! Pour le moment, ce qui prend surtout la tête des journalistes du coin, c’est la supposée présence de généraux libyens au Faso. Pas mal… !

Là aussi, pour ce post, j’ai ma petite liste de question :

  • Pourquoi embarrasser Blaise Compaoré avec une pareille affaire ? Certes la cible principale est Dominique de Villepin, mais pourquoi projeter en pleine lumière le nom du président du Faso ?
  • Comment l’opinion burkinabè (opposition incluse) va se saisir de la question ? Va-t-elle (devrait-elle) constituer un enjeu prioritaire dans le débat politique ? Au Sénégal, certains ont déjà demandé des éclaircissements. Mais le Burkina, n’est pas le Sénégal n’est-ce pas !

walidhicham



21/09/2011
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