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Politique nationale : Que va faire le CDP de ses "officiers de réserve" ?!

Politique nationale : Que va faire le CDP de ses "officiers de réserve" ?!

vendredi 2 décembre 2011

Exit donc Salif Diallo comme ambassadeur du Burkina Faso en Autriche. L’aventure diplomatique de “Robodépé” n’aura duré que trois hivernages. Et puisque le nom de son successeur, Paul Robert Tiendrébéogo, est connu depuis le 16 novembre, on peut déjà dire que les dés sont jetés pour le Gorba national. Il ne lui reste plus qu’à prendre le chemin du retour au Faso natal, si ce n’est déjà fait. En tout cas, on l’a aperçu discrètement dans les coulisses du sommet ivoiro-burkinabè. La seule chose qu’on ne sait pas, du moins pas encore, c’est à quoi il sera employé prochainement. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas seul dans cette situation.

Avant qu’il ne s’y retrouve, il y a eu aussi le retour de Che Yonli, désormais ex-ambassadeur du Faso au pays de l’Oncle Sam en permutation parfaite avec le pasteur Testicus Zorro. Après 4 années d’expérience diplomatique, il a été remplacé depuis quelques mois maintenant par Seydou Bouda, ex-ministre de la Santé. Radio Koulouba, la FM la plus écoutée de Simonville, l’avait annoncé pour la présidence du Conseil économique et social (CES). Mais après, ce fut silence radio. Cependant, pour ne pas se faire oublier, le célèbre tapeur de sable de la Tapoa a organisé quelques tournées dans son fief en vertu de sa charge de commissaire régional du giga-parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). A présent que les jours passent et que rien ne se dessine pour lui, on imagine qu’il doit s’ennuyer grave.

En tout cas, ils sont de plus en plus légion, ces « officiers de réserve » dont le nombre ne cesse de grossir sur le banc de touche. Ainsi, on annonce le retour imminent de Julie-la-bosseuse, jusque-là ambassadeur du Faso au Canada. Plusieurs fois ministre, elle ne devrait normalement plus avoir rien à prouver aux différents postes qu’elle avait occupés précédemment. Mais quand on gravit tous les échelons -ou presque- de l’Administration et de la politique, que reste-t-il encore à faire pour cette amazone ? Mystère et boule de gonré.

Une chose est sûre, c’est que dans le Burkina actuel, ceux qui montent n’aiment pas toujours redescendre d’où on les avait appelés. Ainsi, ils sont très nombreux, ces anciens ministres et DG qui, une fois retournés à leurs emplois antérieurs, préfèrent aller se tourner le pouce ailleurs plutôt que d’aller rejoindre leurs anciens collègues. Dieu sait qu’ils ne sont pas nombreux, ceux qui ont réussi cette mutation. Tout se passe comme si quand on a eu la « chance » d’être appelé une fois ministre, on ne devrait plus retourner servir d’où on est venu. Avec la multiplication de ce genre de cadres qui ont été propulsés trop vite sur le plan politique, le recasement risque de devenir, si cela ne l’est déjà, un casse-tête pour le CDP.

En dehors de Roch Marc Christian Kaboré, tous les anciens premiers ministres du Blaiso national ont été envoyés en ambassade. Ainsi Youssouf Ouédraogo, alias Youssouf 1er,a été nommé à Bruxelles. Lorsque son successeur Kadré Désiré Ouédraogo a quitté la primature, on n’a pas trouvé meilleur point de chute pour lui que d’aller représenter aussi le Faso auprès de la Commission européenne. Une certaine exception a été faite avec Paramanga Ernest Yonli, qui a été largué aux Etats-Unis d’Amérique. Mais le Premier ministère n’est pas moins resté l’antichambre pour une ambassade prestigieuse.

Testicus Zorro, le dernier des ex-PM, n’a pas connu la même trajectoire. Du moins pas encore. Peut-être parce qu’il a déjà fait le chemin inverse. Toujours est-il que cela fait plus de 6 mois qu’il est au chômage et certaines langues fourchues continuent de se demander ce qu’on veut faire de lui. C’est bien beau pour lui de « cultiver ses oignons » ou de s’occuper utilement à des activités religieuses. Mais à partir du moment où il n’est pas officiellement retraité, il devrait plutôt se mettre au service de la république.

La même interrogation est aussi valable pour d’autres anciens ministres, et pas des moindres, qui se tournent les pouces ou qui tournent en rond -c’est selon-. Non pas parce qu’ils ne font rien ou qu’ils n’ont rien à faire. On constate simplement qu’après les fonctions ministérielles ou de directeur général que certains ont occupées pendant plus d’une décennie, ils tombent dans une sorte de flottement qui s’apparente à une oisiveté qui ne dit pas son nom. Dans ce pays où tout est à faire ou à refaire, on ne devrait pas se permettre ce gaspillage de ressources humaines. C’est vrai que pendant toutes ces années de responsabilités prestigieuses, ces cadres étaient tellement habitués à manger frais et à boire gras qu’ils peuvent redouter une certaine « descente aux enfers » en revenant travailler sous les ordres de leurs anciens subalternes. Mais de là à élire définitivement domicile sur le banc de touche, il y a un pas de trop.

Aussi longtemps qu’on verra ces « officiers de réserve » affairés sans rien faire, cela ne sera pas à l’avantage du méga-parti qui gère le pouvoir d’Etat et qui donnera ainsi l’impression que tous ces hommes et ces femmes n’ont plus besoin de bosser pour vivre. Vite, il faut les occuper utilement, efficacement et surtout équitablement.

F. Quophy

Journal du Jeudi



06/12/2011
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