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ORPAILLAGE DANS LA PROVINCE DU TUY : Les collines de Kari envahies

ORPAILLAGE DANS LA PROVINCE DU TUY : Les collines de Kari envahies

jeudi 13 octobre 2011


Décidément, l’orpaillage a la peau dure et personne, même pas les forces publiques, ne peut arrêter cette activité malgré son interdiction en cette période des pluies. Après le site de Bombi qui a provoqué la ruée des orpailleurs en début août, ce sont les collines de Kari (c’est bien le titre de la fameuse chanson et village de feu Jean Bernard Samboué) qui sont envahies par les chercheurs d’or malgré les agents de la police nationale qui y ont fait un tour le 11 octobre dernier. Ces chercheurs d’or, perchés sur ces collines, continuaient allègrement leurs activités (les uns dans les puits en train de creuser, les autres au concassage pendant que des commerçants étalaient leurs marchandises) comme s’ils n’étaient pas en infraction.

D’ailleurs, que pouvaient bien faire les policiers ? En effet, c’est en début de ce mois d’octobre que les orpailleurs ont découvert sur les collines de Kari, localité située à 10 kilomètres de Houndé, les fameux filons d’or à quelques 200 mètres de l’école. Depuis, la recherche effrénée de l’or s’est désormais focalisée à Kari, ce village pittoresque dont le paysage force l’admiration des usagers de la RN1, malgré les mesures d’interdiction prises pas les ministères en charge de la Sécurité et des Mines. Si la rumeur qui faisait état de ce que le domaine scolaire est attaqué par les orpailleurs n’est pas fondée, la situation de ce site est quand même préoccupante.

Primo, l’activité d’orpaillage est interdite jusqu’au 31 octobre en ce qui concerne la région des Hauts-Bassins, interdiction qui est foulée allègrement aux pieds. Secundo, la nature du sol présente des risques d’éboulement. Tertio, la cour de l’école qui est pratiquement entre deux sites est traversée à vive allure par les orpailleurs qui roulent le plus souvent à tombeau ouvert et enfin, quarto, il y a un risque d’abandons des élèves au profit de l’activité d’orpaillage. Nous avons rencontré sur ce site, le 11 octobre, de nombreux élèves qui y pullulaient, même si ces derniers ont dit n’avoir pas cours ce jour. Les enseignants de l’école de Kari s’inquiètent d’ailleurs de cette situation mais à les entendre, ils n’y peuvent rien.

Néanmoins, ils s’apprêtent, en concertation avec les parents d’élèves, de faire des ralentisseurs (gendarmes couchés) pour minimiser les risques d’accident. En attendant, les collines de Kari font la fierté des orpailleurs et espérons que l’inquiétude et les cris de ses habitants qui ne souhaitent pas se faire abandonner dans un désert auront un écho favorable.

Yelkabo Rodrigue SOME

Le Pays



13/10/2011
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