Abououoba

Abououoba

Lettre à Norbert Zongo 3

Cher H.S.

La saison des pluies s’installe progressivement après avoir suscité des inquiétudes, surtout dans les campagnes. En effet, en début de mois de juin, à Ouagadougou, la pluie avait commencé à être régulière tandis que dans les campagnes, précisément où je me suis rendu pour des raisons que je t’épargnerai, les inquiétudes se lisaient sur les visages. Jusqu’à cette période, aucun n’avait encore semé et ceux qui l’avaient fait ont vu leurs efforts réduits à néant, les pluies se faisant rares. Pendant ce temps, comme je te le disais, à Ouagadougou on est sous la pluie et une pluie accompagné de foudre. Des personnes ont été foudroyées. Les commentaires vont bon train sur ce fait. Pour certains, ce sont les appareils électriques qui sont à l’origine de ces cas malheureux. Mais comment expliquer qu’en campagne, il y a eu des victimes ? Les téléphones portables peut-être, car les campagnes sont en phase avec cette nouvelle révolution dans la communication à distance. Il faudrait peut-être sensibiliser nos frères et sœurs des campagnes sur les risques à utiliser les téléphones portables à certains moments, comme par exemple pendant la pluie.

Mais pour d’autres, la raison est ailleurs. Il faut se rappeler, il y a quelques années que les pluies étaient accompagnées de vents d’une rare violence qui avaient emporté des toits. Les écoles surtout ont fait les frais du déchaînement de la nature. Cela avait amené l’opinion à s’interroger sur le sérieux dans les constructions de ces écoles, surtout qu’un audit sur le Plan décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB) avait mis à nu de mauvaises pratiques dans la gestion des fonds alloués. La qualité de la construction de ces édifices n’est pas la raison. Il s’agit plutôt d’un jugement par le vent sur le Faso. Après ce jugement, celui qui a suivi a été le jugement par les eaux que les Burkinabé n’oublieront pas de si tôt. En effet, ce furent les inondations de septembre 2009. Cette année, c’est le jugement par la foudre. Si on doit suivre la logique de cette opinion, le prochain jugement sera celui de la terre. Cette dernière constitue avec le feu (la foudre), l’eau et le vent les quatre éléments de l’univers. Le jugement de la terre s’effectuera par des tremblements de terre ? L’effondrement de ce qui est battit sur le sol ? Que penser de cette interprétation ? Je ne sais quoi dire. Peut-être est-ce une autre façon de dire que le jugement de Dieu s’exerce sur le Faso comme le soutient un pasteur. Ce pasteur a prédit le pire si les Burkinabè ne se repentent pas de leurs péchés qui seraient arrivés à leur comble. Bref.

Revenons à cette saison pluvieuse. La semaine dernière, une pluie diluvienne a fait craindre la situation de 2009. La pluie qui a commencé à arroser la capitale depuis la matinée ne s’est arrêtée finalement que dans la soirée. Les eaux ont abondamment ruisselés. Des arbres ont même cédé sous la force du vent faisant une victime qui se croyait à l’abri de la pluie. En effet, un arbre est tombé sur un kiosque où elle s’était réfugiée.

Une telle situation amène à ce se poser des questions sur la saison pluvieuse. Contentons nous des prévisions basées sur des méthodes scientifiques du Conseil inter-Etat pour la lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS). Cet organisme a dressé une situation pluviométrique laissant craindre des inondations. En effet, un cumul pluviométrique supérieur ou égal à la normale de 1971-2000 est attendu au Sahel avec des risques d’inondations.

Pour la période de juillet à septembre, le CILSS prévoit :

-des précipitations normales à excédentaire très probables sur l’ouest du Sahel (zone 1) au Sénégal, Gambie, Mali, Burkina Faso, le sud de la Mauritanie, le nord de la Guinée Conakry, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo et Bénin. Environ 80% à 120% des précipitations normales sont prévues pour cette zone ;

 des précipitations supérieures à la normale très probables sur l’est du Sahel (zone 2) couvrant l’est du Niger, la moitié nord du Nigeria, le nord du Cameroun et du Tchad. Environ 100% à 130% des précipitations normales sont attendues sur une grande partie de cette zone ; des précipitations normales à déficitaire sont très probables (zone 3) sur les zones côtières du Cameroun jusqu’à la Guinée Bissau. Environ 70% à 100% des précipitations normales sont prévues pour cette zone.

Je vais terminer ma lettre en t’informant que le Président du Faso a reçu le rapport du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP). Pour le PF, " le rapport du CCRP offre un compromis historique dynamique à la classe politique pour traiter les questions d’avenir dans une ambiance sereine et paisible. Les échéances régionales et les assises nationales qui interviendront au cour de l’année, disposent de matériaux solides pour conforter et enrichir vos analyses ". Attendons de connaître la fin du processus pour mieux apprécier.

Par ton ami Kouma Fola Kan de Bendré.

 


15/08/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 3 autres membres