Abououoba

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L’ECONOMIE DANS L’EMPIRE DU KONGO

L’ECONOMIE DANS L’EMPIRE DU KONGO

1. LA MONNAIE 
La monnaie était faite de coquillages collectés et exploités uniquement par l’état sur l’île de Luanda. La récolte était vérifiée et comptabilisée par des fonctionnaires royaux, et s’effectuait sous la direction du Mani Luanda, le gouverneur de l’île de Luanda, qui avait également la charge de son acheminement vers le la capitale, Mbanza Kongo. La monnaie s’appelait Nzimbu. Plus précisement Nzimbu Kitombé et Nzimbu a Mbundi. Le Nzimbu permettait les échanges ainsi que la réception des tributs des gouverneurs locaux par le pouvoir central. Il permettait de régler les dépenses publiques. 

2. LA FISCALITÉ 
Une administration spécialisée assurait la rentrée et la comptabilité des revenus du pouvoir centrale. 3 fonctionnaires étaient affectés à la fiscalité. Il s’agissait des Mfutila, des Mani Mpanza et des Mani Samba. Les Mani Samaba étaient chargés de la perception des péages et autres taxes, de la gestion des contributions monétaires, du prélèvement des droits sur les marchandises.

3. LA MÉTALLURGIE
Le minerai de fer abondait dans le royaume, et affleurait la surface du sol sous forme de pierre ferrugineuse. De nombreux ateliers de transformation du fer étaient installés sur les collines proches de Mbanza Kongo. Ils produisaient des armes nécessaires d’abord à la défense de l’empire et à son expansion territoriale. Ils produisaient aussi l’outillage domestique, haches et houes permettant l’exploitation rationnelle des terres et des forêts. Le cuivre également était travaillé, notamment dans le Congo-Brazza actuel.

4. L'AGRICULTURE 
Les baKongo étaient décrits comme des arboristes et d’habiles agriculteurs. Plusieurs variétés de mil et de sorgho étaient cultivées, des variétés de bananes et une dizaine de variété d’ignames y étaient produites. L’abondance et la variété étaient tel qu’on dit « ils cultivent 12 espèces de plantes alimentaires, mures chacune durant un mois distinct, de manières à disposer de vivres frais durant toute l’année. » L’élevage de gros bétail était également pratiqué. Bœufs, moutons, chèvres, porc et oiseaux de la basse-cour s’y rencontrent. 

5. LE TEXTILE
L’imagination reste pour toujours marqué par les récits d’explorateurs qui ont décrit les baKongo comme des gens « habillés de soie et de velours, civilisés jusqu’à l’os ». Plusieurs palmiers étaient méthodiquement cultivés aux fins de l’industrie textile. Le brocart s’appelle Incorimba. Les velours se disaient Enzacas. Les damas se disaient Infulas. Les satins Maricas, les taffetas se disaient Tangas. Les armoisins se disent Engombos. Un explorateur dit « c’est de ces étoffes que l’on s’habille communément, chacun selon ses moyens ». 

6. LE MARCHÉ 
Appelé Nzandu, le marché est le lieu d’échange par excellence. Le marché de Mbanza Kongo est le principal centre d’échanges, de redistribution et est arbitre de la mode. On dit des baKongo qu’ils « font preuve de bon jugement, particulièrement pour le négoce ». G. Balandier dit « Les baKongo ont donné à l’institution des marché une importance exceptionnelle… ce réseau de relation constitue un phénomène exceptionnel ». 

Toute cette économie, admirable par son organisation, son évolution et sa sophistication, sera détruite par les attaques portugaises lors de la traite négrière.


Par : African History-Histoire Africaine

Sources : Théorie de la révolution africaine, Tome 1, repenser la crise africaine, Jean Pierre Kaya, pages 106 à 112.

Image : le Mani Kongo (empereur du Kongo) Afonso 1er Nzinga Mbemba à gauche ; Nzinga Mbandi Ngola Bandi Kia Ngola, souveraine du royaume kongo de Ndongo et Matamba à droite ; Au centre, la ville de Loango, au Congo Brazza actuel.



23/03/2013
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