Abououoba

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LA CONSTITUTION DE L’EMPIRE MOSSI

LA CONSTITUTION DE L’EMPIRE MOSSI

L’empire Mossi s’étendait sur un territoire correspondant aujourd’hui au Burkina Faso. La fondation de cet état trouve ses origines en une femme, du nom de Yennenga. Cette princesse, fille de Naba Negeda, un souverain d’un territoire du Ghana actuel, s’était enfuit pour échapper aux contraintes liées de son rang. En arrivant, Yennenga s’est unie à un prince local du nom de Rialé. Leur fils, Ouedraogo, devenu adulte, s’en alla se présenter à son grand-père et celui-ci joyeux, le laissa rentrer avec des guerriers. Ce sont ces guerriers et la famille de Ouedraogo qui seraient à l’origine de la fondation de l’empire Mossi, qu’on situe mal entre le 11e et le 15e siècle. L’empire Mossi sera désintégré par les colons français suite à la conférence de Berlin.

Pour en revenir à la loi fondamentale de cet état, la monarchie Mossi est constitutionnelle. L’empereur, le Mogho Naba, sort héréditairement de la famille du Mogho Naba défunt et est descendant de la princesse Yennenga. Mais sa désignation n’est pas automatique. Il est choisi par un Collège « électoral » de quatre dignitaires, présidé par le 1er ministre, le Togo Naba, comme en Ethiopie. Il est effectivement investi par ce dernier qui, pourtant n’est pas un Nakomsé (un noble), mais sort d’une famille ordinaire : il est en réalité, le représentant du peuple, de l’ensemble des hommes de condition libre, des citoyens qui composent la nation Mossi.

L’empereur est assisté en plus du premier ministre, de 3 autres : le Rassam Naba, le Baloum Naba, le Kidiranga Naba. Chacun d’eux administre une région en plus de ses fonctions plus ou moins spécialisées. Le Togo Naba a la charge de 4 districts royaux : Tziga, Sissamba, Somniaga, Bissigaï. Les Togo Naba sortent, en principe à tour de rôle, de 3 familles populaires résidant respectivement à Toïsi, Kerga, et Nodé. 
Après le 1er ministre, vient dans l’ordre d’importance le Rassam Naba ou Bingo Naba, le chef de la caste inférieurs des dépendants de la Couronne. Il est également ministre des Finances, gardien du trésor, des objets précieux : cauris (monnaie), bracelets, etc… Il est l’exécuteur des hautes œuvres : en l’occurrence il procède à la mise à mort des condamnés. Il est le chef des forgerons et les commande par l’intermédiaire du Saba Naba. Il administre le canton de Kindighi. Donc, bien qu’issu de la caste des dépendants, le Rassam Naba règnes sur des hommes de condition libre, il administre les citoyens de plein droit. Il sort toujours de la même famille de dépendants.

Le Baloum Naba vient au 3e rang ; il est maître du palais, chargé d’introduire les ambassadeurs et les visiteurs de marque. Il administre le Zitinga, le Bousso, le Goursi. Le Kidiranga Naba, chef de la cavalerie, sort de 3 familles mossi ordinaires. 

Ainsi donc, les ministres qui assistent l’empereur, au lieu d’être des ressortissants de la haute noblesse des Nakomsé, sont choisis systématiquement en dehors de celle-ci, parmi le peuple et la caste inférieure des dépendants.

Au dessous des ministres, se situent des serviteurs de toute catégorie, fonctionnaires et chef d’armée. Le Samandé Naba est le général d’infanterie : il n’a pas le droit de monter à cheval, parce que originaire des dépendants, il peut tout au plus, chevaucher un âne, le cheval étant une monture trop noble pour lui. Pourtant dans certains cas, il peut remplacer le Togo Naba, 1er ministre. 

Le Kom Naba est le chef des soldats originaire de la caste des dépendants. Il ne peut pas commander les soldats de condition libre. Le Tom Naba est le chef du « sabre d’investiture ». 


Par : African History-Histoire Africaine 

Sources : L’Afrique Noire Précoloniale, Cheikh Anta Diop, pages 50 et 51 ; Enquête historique sur la princesse Yennenga, rfi.fr http://www.rfi.fr/fichiers/MFI/CultureSociete/643.asp 



23/03/2013
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