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Issouf Kinda, champion du monde de boxe : «Je fais seul mon chemin»

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Vendredi, 16 Novembre 2012 09:16

 

 

A peine 24 ans, il porte haut le drapeau du Burkina Faso en étant devenu, entre autres, champion du monde de boxe de l’Etat de New York. Lui, c’est Issouf Kinda, qui a bien voulu s’entretenir avec nous depuis les Etats Unis où il réside via Skype. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il répond aux questions comme s’il donnait des coups de poing : concis et précis. Lisez plutôt !

 

Bonjour Issouf Kinda ! Pour commencer, dis, depuis quand fais-tu de la boxe ?

Je fais la boxe depuis l’âge de trois ans. Ma première médaille, c’était à l’âge de 5 ans là-bas au Burkina Faso.

 

C’était où ?

C’était au Burkina, plus précisément à Banfora.

 

Tu peux nous retracer un peu ton parcours depuis l’âge de trois ans jusque-là ?

D’abord je voulais être footballeur ; mais comme mon père était un entraîneur de boxe, j’ai commencé à suivre les séances avec lui dès l’âge de trois ans. Quand j’avais cinq ans, il y a eu une compétition qu’on a appelée «  Boxe éducative ». Je me suis présenté et c’est là que j’ai eu ma première médaille. C’est comme ça que j’ai commencé ce métier. J’ai continué à m’entraîner avec mon père jusqu’à l’âge de 15 ans. En fait, c’est le football qui était mon rêve au début, mais ce n’est pas allé loin ; j’ai préféré poursuivre avec la boxe.

 

Donc jusqu’à l’âge de 15 ans tu faisais la boxe amateur ; mais est-ce que tu as participé à des combats professionnels au niveau du Burkina ?

Oui, j’ai été en Tunisie pour la préparation aux Jeux Olympiques. J’y ai passé cinq ans et, durant tout ce temps, j’ai participé à des combats pour le compte du Burkina. J’ai représenté le pays aux Jeux africains, au Championnat d’Afrique et j’ai été le champion africain en 2006.

 

Aujourd’hui, Issouf Kinda a quel âge ?

J’ai 24 ans.

 

Comment s’appelait ton club à Banfora ?

Club SOBA, C’était mon père, Harouna Kinda, qui en était l’entraîneur là-bas.

 

C’est le seul club que tu as fait au Burkina ?

Oui, c’est le seul.

 

Comment tu t’es retrouvé aux Etats-Unis ? C’est la boxe qui t’a amené là-bas ?

Oui, c’est la boxe qui m’a amené aux Etats-Unis. Il y a eu un championnat africain pour participer aux Jeux olympiques. C’est à l’issue de cette compétition que j’ai eu la chance d’aller aux Etats-Unis.

 

Depuis quand es-tu là-bas et  comment  s’y passe ta carrière ?

Depuis 2007, je suis aux Etats-Unis et, Dieu merci, jusque-là ça se passe très bien. Ça va comme je le souhaite. Il n’y a pas de problème.

 

Cela fait donc cinq ans que tu es là-bas. Comment y trouves-tu la boxe?

Au début, avant que je ne trouve un club, ce n’était  pas facile. J’avais même abandonné la boxe, car je me cherchais. C’est deux ans après, quand je me suis rendu compte qu’au niveau international il n’y avait aucun boxeur qui représente le Burkina que j’ai renoué avec les entraînements.

 

C’était dans un club ?

Oui, j’ai un entraîneur là-bas

 

Comment s’appelle celui-ci et le club?

Il s’appelle Fernando Almeida et le club c’est Georgin

 

 

Quand tu es arrivé au club, tes premiers combats, comment tu les as abordés ?

Je n’étais pas vraiment un professionnel, donc ce n’était pas facile, mais par la suite, avec les entraînements, j’ai commencé à m’en sortir.

 

Quelle est ta première ceinture ?

Ma première ceinture, c’est le titre de New-York.

 

Et ensuite ?

C’est le titre mondial international.

 

Et aujourd’hui quelle est ta dernière ceinture ?

Le dernier combat, c’était au championnat du titre mondial.

 

C’est toujours dans la ville de New-York ?

Oui, à New-York.

 

Et comment ça se passe avec les promoteurs ? Qui organise les combats ?

C’est la fédération de New-York et les promoteurs qui organisent les combats.

 

Nous avons suivi ton récent combat contre le Russe Mike Arnoutis, après ce titre mondial de New York que tu as remporté, quelle sera la prochaine conquête ?

Je vais d’abord le défendre et ensuite je vais conquérir d’autres titres. Il y a tellement de ceintures, donc je vais continuer à me battre pour avoir beaucoup de titres mondiaux. Cette victoire n’est que le commencement.

 

Est-ce que tu arrives à gérer ton boulot et en même temps ta carrière de boxeur ?

Je remercie Dieu, je m’en sors et tout se passe bien.

 

Quel est le regard des autorités burkinabè, notamment au niveau de l’ambassade, sur ta carrière là-bas ?

Jusque-là je n’ai le soutien de personne. Aucun Burkinabè.

 

Est-ce que cela n’est pas un peu gênant pour toi ? Que tu te battes, que tu gagnes des titres mondiaux et qu’il n’y ait aucune  personnalité auprès de toi ?

Non, il n’y a rien de gênant pour moi parce que j’ai commencé seul et je fais mon petit bonhomme de chemin ; cela n’a rien de gênant pour moi.

 

En même temps est-ce que ce n’est pas le moment de signaler officiellement que tu boxes sous les couleurs du Burkina ?

Ça, c’est à la fédération de le faire.

 

Est-ce que tu as des contacts au niveau de l’ambassade ou à la fédération burkinabè de boxe ?

Oui, j’ai quelques contacts.

 

Et qu’est-ce qu’on dit à propos de ta carrière ?

Rien jusque-là.

 

Et cela ne pose pas de problème à ton niveau?

Non, l’essentiel c’est que je suis ici et je sais qu’il y a des gens qui ne sont pas contents ; pour cela donc, je ne me fatigue pas. Tout ce qui importe pour moi, c’est qu’à mon niveau actuel je représente le Burkina et toute l’Afrique.

 

Si la fédé te fournissait tous les documents administratifs, peut-être que ça te faciliterait certaines conditions ?

En tout cas jusque-là, rien de tout cela ne s’est produit.

 

Est-que tu as un combat en vue les jours à venir ?

Non, je n’ai rien en ce moment, si ce n’est en décembre, et je viens de reprendre les entraînements il y a d cela deux semaines  (NDLR l’entretien a eu lieu le jeudi 8 novembre 2012).

 

Est-ce que tu t’en sors bien dans la boxe, financièrement et sportivement surtout ?

Oui, ça va pour le moment en tout cas.

 

Est-ce que les promoteurs se bousculent à ton portillon ?

Oui, ils se bousculent, parce qu’avec la ceinture que j’ai ça veut dire que je ne me débrouille pas mal.

 

Issouf Kinda, est-ce que tu as un dernier mot pour les Burkinabè ?

Je salue tout le peuple du Burkina Faso, je salue son Excellence le président du Faso, Sa Majesté le Mogh Naaba Baongho, tous les sportifs, tous les membres de mon ancien club, tous ceux qui me soutiennent, etc. S’il plaît à Dieu, nous irons jusqu’au bout. En tout cas, je vais tout faire pour me battre pour le compte de l’Afrique et du Burkina Faso afin de mieux me faire connaître chez les miens.

 

Propos recueillis par Kader Traoré & Kenner



20/11/2012
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