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Enquête du CGD sur les Burkinabè et les valeurs démocratiques : Des paradoxes à plusieurs niveaux

Enquête du CGD sur les Burkinabè et les valeurs démocratiques : Des paradoxes à plusieurs niveaux mardi 25 octobre 2011 Les Burkinabè dans l’ensemble s’intéressent peu à la politique. Toutefois ils préfèrent dans leur majorité la démocratie à toute autre forme de régime politique et accordent beaucoup d’importance à vivre dans un pays gouverné démocratiquement. C’est la conclusion à laquelle est parvenue l’enquête par sondage sur les valeurs démocratiques menée par le Centre pour la Gouvernance Démocratique(CGD) en décembre 2010. La restitution des résultats a eu lieu ce lundi 24 Septembre. L’étude menée par le CGD a mis en évidence un certain nombre de paradoxes. Les burkinabè restent partagés quant au niveau de démocratie atteint par leur pays.37 % seulement des enquêtés pensent que le Burkina est une pleine démocratie. Cependant 66% d’entre eux considèrent que les droits de l’homme sont respectés. En dépit des nombreux dysfonctionnements relevés par un certains nombres d’acteurs concernant le scrutin présidentiel de 2010, la majorité des répondants (56%) le considère comme une élection qui a été complètement libre et équitable. Le directeur exécutif du CGD, le professeur Augustin Loada pense pourtant qu’une analyse approfondie des périodes précédant les scrutins au Burkina montre que ceux-ci peuvent être libres sans être équitables. Il avance comme facteurs qui minent l’égalité des chances entre les candidats la sur-médiatisation du président sortant, l’intervention des chefs coutumiers, les principaux opérateurs économiques et même l’Administration d’Etat. Concernant l’implication des chefs traditionnels ou coutumiers dans la campagne électorale et leurs consignes de vote, l’analyse des données montre que la grande majorité des répondants (72%) pensent que les chefs traditionnels ou coutumiers ne devraient pas s’impliquer dans la campagne électorale ni donner des consignes de vote. Paradoxalement, au moins quatre(4) enquêtés sur cinq(5) pensent que les chefs coutumiers ou traditionnels ne sont pas susceptibles d’influencer leur vote. Sur la limitation du mandat présidentiel par la constitution, la grande majorité des instruits (63%),des citadins(59%) des hommes(57%) et des personnes de plus de 35 ans(54%) sont plus favorables au principe de la limitation que les non-instruits(43%),les ruraux(47%),les femmes(44%) et les jeunes(47%).Comparés à certains répondants de la sous-région en 2008, l’enquête d’Afrobaromètre a montré que les burkinabè sont relativement moins nombreux à s’exprimer en faveur du principe de la limitation du nombre de mandats présidentiels.53% des Burkinabè contre 78% des Maliens,73% des Ghanéens et 75% des Béninois. Cela s’expliquerait selon le professeur LOADA par le fait que ces pays ont déjà expérimenté la limitation des mandats alors que ce n’est pas le cas au Burkina. L’enquête a révélé également que la majorité des Burkinabè ne se sent proche d’aucun parti politique. Des recommandations ont été formulées pour permettre au Centre pour la Gouvernance Démocratique d’améliorer ses prestations. Ainsi, d’autres études devraient être menées pour permettre de lever les paradoxes. Une étude spéciale devrait aussi être faite pour comparer les résultats des études passés avec celle de 2011 après la crise sociopolitique que le Burkina vient de vivre. La méthodologie employée pour le sondage devrait aussi être revue pour réduire le nombre des indécis. Les résultats de l’étude devront enfin être mis à la disposition de tous. Jean Pierre SAWADOGO (stagiaire) Lefaso.net


25/10/2011
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