Jusque-là, a confié le médecin- chef du district de Manga, Dr Hilaire Ouédraogo, M. Nikièma n’avait pas encore pris officiellement service. Au petit matin de ce 17 octobre 2011, la triste nouvelle s’est propagée comme un feu de paille, si bien que déjà à 7 heures, les Mangalais avaient pris d’assaut le site du drame au secteur n° 2 côté Est de la cathédrale de Manga. Selon le voisin immédiat, Rémy Konditamdé, aucun cri de détresse n’a alerté l’entourage. « Je me préparais à aller à la messe aux environs de 6 heures, quand j’ai vu M. Nikièma (ndlr l’assassin présumé) dans ma cour », explique le vieux Rémy Konditamdé. C’est après l’avoir interrogé à plusieurs reprises, poursuit le témoin, que "celui-ci m’a laissé entendre qu’il venait de tuer sa femme et son enfant".
Pris de panique, le vieux Konditamdé, la soixantaine bien sonnée, se rendit à la gendarmerie pour porter l’information. C’est en présence du procureur du Faso, Abdoul Jabbar Maïga et de son staff, du médecin-chef du district sanitaire de Manga, Hilaire Ouédraogo, que la gendarmerie de Manga, avec à sa tête le commandant Issa Konkobo, a constaté les faits et procédé aux formalités d’usage. Pour le procureur du Faso, Abdul Jabbar Maïga, il s’agit d’une personne qui ne jouissait pas de toutes ses facultés. Cette thèse est également soutenue par un ressortissant de Saponé, village natal du prévenu. Selon ce dernier, Gabriel Nikièma ne serait pas le seul dans sa famille à souffrir de troubles mentaux. Aussi, des investigations sur la santé psychologique seront menées par un spécialiste en psychiatrie, en vue de clarifier la situation, a indiqué le procureur.
L’assassin qui est présentement dans les locaux de la gendarmerie de Manga a avoué son forfait. « Dans la nuit du dimanche, je sentais une force me pousser à poser un acte. Entre-temps, j’avais envie de me suicider », aurait-il laissé entendre froidement. En attendant, les commentaires vont bon train et la ville de Manga est sous le choc. Voilà une histoire qui vient rappeler l’affaire « cannibale de Ziou » dans la province du Nahouri, toujours en instruction au tribunal de grande instance de Manga.
Soumaïla BONKOUNGOU & Zackaria BAKOUAN
Sidwaya