Abououoba

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Contribution d'un membre: WILL REGENERESIS (Renaissance de la volonté)

A travers la meurtrière de la cellule de mon esprit sans fin, je vois un monde, une jeunesse à laquelle je m’identifie ethniquement, ils sont semblables à moi, à chaque fois c’est la course à quelque chose, à l’habillement, au paraitre, à l’enrichissement, au divertissement ! Les années se sont écoulées depuis les indépendances théoriques, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, sauf que des ponts dans notre monde on n’en a point, l’autre monde se meut autour de nous, à quoi sommes-nous parvenus ? L’insouciance caractérise cette jeune existence, mais elle n’ignore pas qu’avec les saisons passe-le temps, et qu’il n’y en a plus pour très longtemps. Je suis oblitéré par le défi que pose la postérité, car nos pères nous ont fait et nos pairs nous ont défaits, dans cette mission qui est de vivre pour faire tourner le monde, où nous trouvons nous ?Qu’avons-nous fait pour refaire les liens dénoués par nos pairs ?Je demeure impuissant face au trouble que pose cette question, et j’interroge l’insouciance, soucieux de quoi sont-ils ? Je me pose milles et une question, je ne doute point de la nécessité de mes écrits, je pourrai me terrer aussi dans mon mutisme et ne me soucier de rien, mais je demeure convaincu que de quelque part je viens, et qu’uniquement pour cette raison à une identité j’appartiens.
Peut-être aussi je suis mû par la conviction de faire le bien, mais dans cette vallée de larmes aux échelles de valeurs inversées qu’on appelle Monde, je ne sais plus très bien ce qui est mal ou bien, tellement de haine, de népotisme et de barbarie, certains sous le parapluie du Droit et du pouvoir politique contrôlent le monde, en tirent les ficelles, jouent aux échecs, à travers une justice distributive pour le moins égoïstes, se gaussent d’une guerre qui les arrange et jouent les héros pour une autre qui mettrait à mal leurs intérêts. Je continue d’observer cette jeunesse à laquelle je m’identifiais, elle m’a dit : « tu es des nôtres viens on va faire la fête comme des aveugles », moi j’ai fait la sourde oreille et face à mon mutisme ils comprirent que leur leitmotiv me laissait un goût amer, mais surtout qu’il ne fallait pas toucher à mes principes. J’ai dans la tête plein de flashs, d’images de joies, de souvenirs de tristesse, des photos, des jeunes qui dansent, enlacés comme en transe, transportés par leurs sens uniquement, suivant des rythmes déjà démodés tellement le soleil se lève vite, fonçant droit dans un mur, et condamnant déjà leur future progéniture. Ils sont très nombreux et se trouvent pour la plus part hors de leur pays sur un autre sol, c’est la Diaspora ! Dans un monde perdu tels des voyageurs dans la nuit sans boussole. C’est la plus jeune frange qui m’intéresse, parce que représentant encore un espoir d’émerger du noir, de la nuit chimérique, du brouillard des avatars trompeurs.
Il faut parfois mettre le doigt là où ça fait mal pour faire ressortir la douleur lancinante, à ignorer la douleur on ne lui enlève pas toute sa pertinence, car le temps ne peut rien à la mémoire,et les douleurs du passé finissent toujours par ressurgir pour mieux mettre en exergue les craintes du futur, et bientôt, imposer le souvenir douloureux qui laissera place aux regrets, à l’amertume, au bilan… Il faudra bien se poser la question de l’accomplissement, de l’héritage à laisser, à quoi nous avons servi pour l’humanité et pour sa collectivité. L’Hédonisme dont nous avons été longtemps les disciples aura toujours été assez fugace, perpétuellement évanescent, jamais vraiment présent au point où l’agrégation de ses survenances pendant des ans ne serait pas plus grosse qu’un grain de sel. La vie se résume-t-elle seulement à l’existence et à la filiation ?? Je demeure convaincu qu’il existe quelque part là dans notre subconscient, dans le tréfonds de nous-même, tapi dans un cagibi froid et glacial, inerte dans l’obscurité totale, la force transcendantale véritable qui donne un vrai sens à notre existence, c’est la volonté ! Celle-là qui sert des causes nobles, la vraie, celle-là qui se transforme, celle-là qui est dynamisme, celle qui-là qui brille comme une lanterne dans le brouillard, celle sans qui on n’est qu’un Pseudo-être, celle avec qui on est maitre de soi et capitaine du navire de notre existence, celle-là qui est déterminisme, abnégation et perspicacité, celle pour qui on vit sans se contenter uniquement d’exister et de subir le déterminisme
Et si on libérait cette force de son enceinte cryogène ? si elle refaisait surface dans le cœur des frères éparpillés de par la terre et redonnait le gout de l’honneur, du patriotisme, du combat d’idées, son absence depuis plusieurs années nous a plongés dans un apathie généralisée, elle a habité pourtant le cœur de valeureux précurseurs, mais face à la violence de leur exterminationlui a succédée la douleur, ensuite la peur, puis vint l’égoïsme… ensuite la division et enfin l’anti patriotisme qui depuis perdure tel un atavisme, qui n’a pourtant rien de génétique, notre inertie n’est pas un hasard, on a enterré notre capacité à vouloir être libres ! depuis que les véritables combattants de la liberté ont été enterrés… Lumumba, Um Nyobe, Sankara, Nasser, Samora Machel, Nkrumah, Kizerbo, Steve Biko, depuis lors tout a été dit, des litanies se sont élevées, des vœux pieux, des prières des souhaits, des pleurs,des incantations d’apprentis sorciers, de la consternation, l’incompréhension et la stupeur face aux calamites, aux guerres récurrentes, à l’inertie, au sous-développement, à l’engorgement et pourtant tout est lié !! 
Dans l’esprit de ma jeunesse se sont construits des mythes, des chimères, des rêves difficiles à réaliser, dans les circonstances des données considérées sis dessus, je me demande où on va, et je me demande surtout ce qui a emprisonné notre volonté profonde, mais aussi si nous sommes fondamentalement lâches, j’en doute fort… Les grandes libertés se sont faites au prix de sacrifices énormes, notre volonté semblait déjà inerte au moment où il fallait que nous réagissions mais surtout, elle a fortement été manipulée dans un contexte particulier, qu’il n’est pas vain de mentionner, mais point n’est là le discours, « la guerre c’est en avant comme » disait quelqu’un ; le but ultime de mon propos n’est aucunement de faire en ces lignes l’apologie de la violence, elle sera à la rigueur la résultante de la lutte pour une cause noble, celle de la régénérescence de la volonté, pour la renaissance de la liberté, car il n’ya que la vérité et la justice qui nous rendront libres, tout ce qui en tient lieu jusqu’ici est une gageure, un lamentable leurre. Dans mon esprit je crois qu’il est l’heure, celle du passage de la vélleité à l’action, du banissement de la procrastination et de l’exaltation de l’activisme.
On ne peut atteindre le courage sans passer par la peur, qui ne saurait désormais plus être un alibi, elle est normale, elle est consubstantielle à notre nature humaine. Je me pose souvent la question de savoir quelle a été notre part dans le bâtissement de la Nation, qui n’existe pas, il est grand temps chère Jeunesse de lui donner un sens, de donner à nos martyrs une raison d’avoir été immolés au service de la liberté, car depuis ils ne reposent point en Paix, ils ne connaitront la rédemption que lorsque nous auront apporté une pierre à cet édifice, ce combat depuis longtemps suspendu. Il ne s’agit pas de programmes, de discours creux sur le dialogue participatif, sur des objectifs millénaires ni autres discours grandiloquents et politiquement corrects, dans une topologie internationale ostraciste et belliqueuse, basée uniquement sur la prédation et l’affirmation de la suprématie de certaines civilisations.
Il s’agit plutôt d’une phase idéelle, et non idéale ! Loin s’en faut… Si cette appropriation d’idée ne se fait pas via une psychologie ascendante, de l’importance de la déconstruction mentale du mythe de l’europe et la construction d’une volonté propre, forte, africaine et déterminée, alors tout le reste sera toujours un art baroque cousu de tout fil, voué à l’échec ou condamné à l’immobilisme. La non originalité de mon discours donne encore plus de raisons d’y croire et de s’y accrocher ! il s’agit de la régénérescence de la volonté dans nos esprits si durablement entamés. On se nourrit tellement d’espoirs que l’espoir lui-même est désespéré de nous voir si peu inspirés ! si peu enclins à lui donner un jour la chance de prospérer et de passer à un étape supérieure, car le dessein de l’espoir c’est d’émerger un jour du noir, en donnant naissance à une situation nouvelle, seule condition pour une progression qualitative. Je ne désire point que mon militantisme actuel, rentre lui aussi rentre dans ce cercle vicieux, nourricier de ce « terme échappatoire », que je bannirais bien de mon vocabulaire. Affamons l’espoir et cessons de le nourrir, pour qu’au moins la mutation s’opère, à travers des actes concrets. 
Pour ce faire, nous devons libérer notre volonté, pour nous redécouvrir nous-même et ainsi, mettre un terme à une existence passive pour commencer à vivre ! Revoir un printemps sous le prisme d’une volonté nouvelle et déterminée, celle-là qui seule nous rendra la liberté, notre originalité réaffirmée. Etes-vous seulement prêts à franchir cette étape mes chers frères ? De par le monde, partout où vous vous trouvez, ARE YOU READY FOR THE WILL REGENERESIS ?

 – avec Mirtha Beatriz Murua.



16/03/2013
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