Abououoba

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Autant le dire… : « Si j’échoue, ce sera à cause de vous »

On le savait engagé à faire bouger les lignes. Mais ce qu’on savait sans doute moins, c’est cette détermination, cette humilité et cet amour de la patrie qui guident chaque jour son action. Il nous l’a réaffirmé, nous qui sommes ses confrères et qui avons eu l’opportunité d’être reçus ce vendredi 29 juillet 2011 à sa résidence « autour d’un verre ».

Luc Adolphe Tiao, nommé Premier ministre le 18 avril 2011, alors que le Faso était en ébullition après la mort dans des conditions suspectes de l’élève Zongo Justin. Que ce soit dans les casernes, dans les marchés, dans les services publics ou para-publics, dans les commissariats, etc, tout le monde était agité t le navire Burkina Faso tanguait sérieusement.

« C’est avec beaucoup de surprise que j’ai appris qu’il avait pensé à moi pour être Premier. Je n’y étais pas du tout préparé parce que, dans la vie chacun de nous se dessine au moins une trajectoire. Moi je pensais déjà à ma retraite. Finalement je me suis dit que s’il a voulu que ce soit moi, pourquoi pas ne pas me jeter à l’eau. Surtout que c’est pour servir mon pays ». Voilà comment Luc Tiao a résumé son arrivée à la primature ce 18 avril 2011.

Cent jour après, puisque la rencontre a coïncidé avec ses 100 jours à la primature « les choses avancent mais pas au rythme que moi-même j’aurais voulu ». Il est évident que la tension a énormément baissé. Les Burkinabè, comme dirait l’autre, sont revenus à la raison. « Mais cela ne suffit pas, il faut rester vigilent », a indiqué le Premier ministre. Avant d’ajouter « Nous ne ferons pas de miracles. Mais compte tenu de la volonté politique très affichée, je pense qu’il nous faut traduire au quotidien les aspirations des Burkinabé par des actes concrets ». Car Luc Tiao est convaincu d’une et une seule chose : « nous sommes là pour servir la nation et non se servir ». Mais dans quelles conditions ? « Il nous faut de l’humilité. Car je dis souvent aux ministres que c’est par des concours de circonstances que nous sommes au gouvernement. Nous ne sommes pas les meilleurs au Burkina.

C’est pourquoi, nous devons être des modèles avec naturellement nos forces et nos faiblesses. C’est aussi cela et il faut que les gens comprennent cela ». Cependant, à ses confrères Luc dit : « si vous avez la preuve que quelqu’un se sucre sur le dos du peuple, il faut le dénoncer. Je suis prêt à prendre mes responsabilités, mais il faut que cela soit avéré. Je suis de bonne volonté ». Pour la liberté de presse, « vous pouvez compter sur moi. Je tiens fondamentalement à la liberté de presse. S’il y a des entraves à un niveau donné, faites-moi savoir et vous verrez. Je suis journaliste, et c’est ce que je sais faire le mieux ». Puis avec ses confrères il conclut : « si j’échoue ce serait en partie à cause de vous parce vous ne m’aurez pas accompagné franchement ».

C’est désormais clair pour tous ceux qui n’étaient pas sûrs de la volonté, de l’engagement et du souci permanent de Luc Tiao et son équipe gouvernementale de conduire le Burkina Faso vers des lendemains meilleurs. Seulement, ils ne demandent qu’une seule chose : l’accompagnement sincère. Car en effet, nul engagé, déterminé et soucieux qu’il soit ne peut tout seul faire bouger les choses dans le bon sens dans un pays. D’où notre responsabilité collective, chacun à son niveau, à faire en sorte que ce qui nous arrivé soit du passé. Mais un passé qui sur lequel nous devrions nous fonder pour envisager notre devenir commun.

Les chantiers sont nombreux et bien ouverts. Si bien que celui qui attend de « voir comment ça va se passer » se sera fourvoyé quand l’heure du bilan sonnera. Le Burkina Faso est à la croisée des chemins. Pour son avenir qui recommande que chacun apporte sa pierre à son édification.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso



04/08/2011
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