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Autant le dire… : Législatives et municipales couplées, reportez si c’est pour mieux les réussir

Autant le dire… : Législatives et municipales couplées, reportez si c’est pour mieux les réussir

jeudi 13 octobre 2011


Lentement mais sûrement, on est en train de tendre vers le report des élections municipales et législatives couplées qui devraient se dérouler en avril 2012. La principale raison, c’est la décision de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) d’utiliser des cartes d’électeurs biométriques pour ces élections. Ceci, entre autres, afin d’éviter les fraudes et avoir des élections équitables, transparentes et véritablement démocratiques. Si ce n’est seulement ça, on est tenté d’applaudir à tout rompre. Car, véritablement, il faut que le Burkina Faso quitte l’organisation approximative des élections, quelles qu’elles soient.

 

C’est nous qui avons aidé les Togolais en son temps à réussir l’organisation de leurs élections ; c’est encore nous qui sommes allés en facilitateur régler les questions électorales en Côte d’Ivoire. Quand bien même les choses ne se sont pas bien terminées, on ne peut pas nous en vouloir de n’avoir pas fait correctement notre travail. En Guinée, c’est à notre président que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest avait demandé d’assister ce pays dans la crise qui le secouait, et de l’aider à réussir le passage difficile de l’Etat d’exception chronique qui était la règle à une démocratie, à travers des élections libres et transparentes.

Même si c’est par césarienne que finalement les choses se sont dénouées, on ne peut non plus nous en vouloir de n’avoir pas fait rempli notre mission. Alors si nous sommes en mesure de résoudre pour les autres, nous devrions en principe être capables de s’occuper de nos problèmes électoraux. Malheureusement, c’est ce que nous n’avons toujours pas réussi à faire. La preuve, c’est bien la dernière élection présidentielle qui était tellement ouverte que la CENI et l’Office national d’identification (ONI) ont fait du n’importe quoi.

D’abord, à commencer par les Cartes nationales d’identité burkinabé (CNIB). Principal document d’identité de votation, elle n’a pas été mise à la disposition de tous ceux qui voulaient voter. Jusqu’au jour du votre, on distribuait des CNIB à quelques pas des bureaux de vote. Ce qui n’était pas du tout à rendre l’élection sereine. Si bien que des personnes qui voulaient bien remplir leur simple devoir de citoyen n’ont pu le faire, faute de pièce d’identité. Ce fut vraiment un désordre. Ensuite, est venue s’ajouter la Carte d’électeur. Prévue pour porter toute l’identité et la filiation de son titulaire, elle devrait également porter sa photo d’identité.

Au finish, point de tout cela. C’est même dans la catastrophe qu’elles ont (les cartes d’électeurs) été distribuées aux électeurs. Si bien qu’au jour du vote, certains continuaient d’aller retirer leur carte en même temps que la CNIB avant d’aller dans les bureaux de vote. Quand on y ajoute les énormes erreurs qu’il y avait, on finit par se convaincre que les organisateurs de la dernière élection présidentielle l’ont tout simplement sabotée. En tout cas, si ce n’est cela, ça y ressemble fortement. Alors que toutes les garanties avaient été données pour réussir à tout point de vue cette élection.

Comme dit l’adage, chat échaudé craint l’eau froide. C’est pourquoi, quand on parle de biométrie pour les prochaines élections, qui sont de surcroit cumulées, on est tout de suite craintif. Car en effet, pour réussir les élections prochaines, qui sont des élections de proximité, il faut sans doute reprendre le fichier électoral. En organisant des recensements pour non seulement inscrire ceux qui n’avaient pas pu s’inscrire au cours des dernières élections, mais aussi ceux qui ont acquis l’âge de voter. Il ne serait pas non plus mauvais pour une réussite des élections, d’organiser encore l’établissement d’actes de naissances.

Car, quoi qu’on dise, ils sont encore nombreux les Burkinabé qui n’en possèdent pas. N’en parlons pas des CNIB dont les opérations doivent se poursuivre ou même s’intensifier. Nos osons croire que c’est à l’issue de tout cela que l’opération d’établissement des cartes biométriques va commencer pour parachever le processus d’organisation, pour ce qui concerne les actes de votation. Si le temps imparti va permettre de faire tout cela et bien, il n’y a rien à dire. L’essentiel est de nous conduire vers des élections avec moins de contestations.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso



13/10/2011
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